La question a fait l’objet d’échanges lors des journées sur l’enseignement supérieur à l’université de Yaoundé II
Des experts et autres acteurs de l’enseignement supérieur au Cameroun réunis autour d’Horace Ngomo secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur sont convenus mardi 14 mai 2013, de l’importance qu’il y a à adopter une nouvelle forme de management au sein des universités camerounaises, dans le but de renforcer leurs compétitivités et leurs efficacités dans la quête du développement national et régional. Il existe des plan de développement des universités au Cameroun, mais jusqu’ici l’appréciation qui en est faite par les différentes institutions diverge. Dans certaines universités, on a souvent cru que le développement de l’institution consistait à de nouveaux bâtiments pour des nouvelles facultés, je crois personnellement pour ma part que cette manière de voir pose encore de nombreux défis, a expliqué monsieur Ngomo commentant une présentation sur les nouvelles tendances de la gouvernance universitaire. Une tendance évoquée par le professeur Pascal Doh de l’Université de Tamara en Finlande et qui a présenté un projet de Master Africain en gouvernance et gestion d’enseignement supérieur et son doctorat. L’environnement des universités a évolué et évolue encore. Si au sein des universités camerounaises la mutation ne s’opère pas maintenant, après cela va être plus difficile. Le projet nous le savons devra faire face à de nombreux défis, dont celui de l’environnement global au Cameroun qui ne semble pas pour le moment facile pour la mise en uvre des universités entièrement autonomes, du moins pour le moment. Le concept de gouvernance universitaire tel que présenté par le professeur Doh suppose que les universités au Cameroun puissent déjà contribuer de manière efficiente au développement des pays tout en se développant elles-mêmes.
C’est une option très défendue par la Banque Mondiale, qui pense qu’au-delà du besoin effectif de contribuer au développement des pays, autonomiser les université est une exigence de durabilité budgétaire, car les attentes à l’endroit des université croissent plus vite que les ressources qui leur sont affectées et il faut donc pouvoir trouver des mécanisme pour y faire face, a expliqué Arnaud Martin, le directeur exécutif de L’institut de la francophonie pour la gouvernance universitaire (IFGU) basé à Yaoundé. Le Master en gouvernance universitaire présenté comme première solution est fiable du point de vue de son promoteur. Il a aura pour fonction initiale le renforcement des capacités des acteurs existant. Le corps enseignant est déjà là, le projet bénéficie d’un partenariat technique de l’université de Tamara en Finlande, et en Afrique on retrouve d’autres compétences du domaine, d’où le partenariat avec l’Université Panafricaine, a expliqué le Docteur Doh. Le projet devra cependant faire face au défi de sa mise uvre et de la définition de son cadre d’évolution. Il risque aussi de diviser la communauté universitaire sur le type de gouvernance à enseigner, dans un pays qui possède un double héritage culturel et institutionnel (anglophone et francophone) qui présente des divergences de vue sur les approches de gouvernance universitaire. En France on envisage l’expansion des universités grâce à une plus grande contribution intellectuelle. Dans les pays anglo-saxons on est plus pragmatique et on voit l’Université comme un véritable acteur et un laboratoire d’idée et d’innovation pour son environnement. Les participants aux activités de cette première édition des journées de l’enseignement supérieur se sont engagés à la mise en place de ce nouveau master, mais ses contours définitifs devront encore faire l’objet de réflexions supplémentaires avec les équipes du ministère camerounais de l’enseignement supérieur.
