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Grèves à l’université de Buea: Quatre étudiants condamnés en première instance

Il leur a été reproché selon le tribunal d'avoir causé des dégâts à la suite d'agression sur des personnes et…

Il leur a été reproché selon le tribunal d’avoir causé des dégâts à la suite d’agression sur des personnes et de destruction des biens

Le tribunal de première instance de Buea dans la région du sud-ouest du Cameroun, a prononcé le 25 juillet 2013 dernier des peines d’emprisonnement à l’encontre de quatre étudiants de l’université de la même ville, les reconnaissant coupables de violence et destruction de biens lors des manifestations qui sont survenues au sein de cette institution le 15 mai dernier. Au total 24 charges étaient retenues contre eux. Le premier accusé, Sigalla Remy Tita écope d’une peine d’emprisonnement de 18 mois, tandis que les trois autres eux ont pris six mois avec sursis. Les quatre sont également tenus de payer 150.000 FCFA chacun au trésor public comme frais de justice. A défaut, ils se verront servir une peine d’emprisonnement de neuf mois. Quatorze autres étudiants qui comparaissaient devant ce tribunal ont été acquittés. Dans cette affaire qui opposait des étudiants à l’Etat du Cameroun, les juges ont aussi retenu à leur encontre des condamnations civiles. Sigalla Remy, major en mathématique à l’Université de Buea et considéré comme la tête de file de la protestation a été condamné par la Cour à payer la somme de 30 millions de FCFA à l’Université de Buea. Alors qu’elle prononçait sa décision, Beatrice Ntuba la présidente du tribunal a rappelé aux étudiants qu’ils n’étaient pas condamnés pour la simple grève, mais en raison des destructions de biens et de agression sur personnes ayant entraîné des dégâts. Cinq autres étudiants qui avaient été arrêtés plus tard toujours dans le cadre des évènements du 15 mai, vont comparaître devant le même tribunal le 31 juillet prochain.

Cette affaire tire ses origines du mois d’octobre 2012 lorsque, selon les étudiants de Buea, la liberté de penser et de s’organiser fait face à un retour à l’unanimisme et à l’autoritarisme. Le Vice-Chancelor de cette université a informé les étudiants regroupés au sein de leur principal syndicat dénommé, l’University of Buea Students’ Union (UBSU), qu’ils ne sont pas assez matures pour élire leurs représentants. Comme mesure, il a imposé que le bureau de ce syndicat soit remplacé par un collège d’enseignants dont la présidence sera assurée par lui. Une mesure qui ne va pas plaire aux étudiants faisant partie de cette organisation. Le 11 février ils vont boycotter la fête de la jeunesse. Un boycott considéré par les dirigeants de l’université comme un affront. A la suite de ce premier incident, des étudiants sont arrêtés et enfermés dont Minang Roger le président de l’USBU qui sera condamné à payer une caution de 500 000 FCFA. Il ne devra d’ailleurs sa liberté qu’aux pressions exercées par l’Association pour la Défense des Droits des Etudiants du Cameroun (ADDEC). Malgré cette condamnation visant à décourager les étudiants, certains vont entamer une grève de la faim. Action qui de leur point de vue allait pouvoir échapper à la violence barbare des forces de l’ordre et de défenses réquisitionnées pour la circonstance par le recteur de l’université le 15 mai. Leur action non-violente ne sera pas du goût des forces de sécurité. Ils vont molester, brutaliser et arrêter les étudiants téméraires.

Quatre étudiants de l’université de Buea condamnés en première instance