Les forces de l’ordre ont repoussé violemment lundi dernier une manifestation des opposants à la junte
Le bilan officiel est attendu. Mais les médias parlent de plus de 60 morts. de 90 environs. Rien n’est moins sûr, question chiffres. Ce qui est certain, c’est la violence avec laquelle les forces de l’ordre acquises à la cause du président putschiste ont tiré sur les manifestants. Des dizaines de milliers qui s’étaient rassemblés lundi dans le plus grand stade de Conakry pour s’opposer à l’éventuelle candidature du chef de la junte à l’élection présidentielle de janvier. Un peu plus tôt, les forces de l’ordre avaient déjà violemment dispersé les opposants à l’aide de matraques et de grenades lacrymogènes près du stade de la capitale et arrêté des dizaines de personnes. Le stade de 25.000 places s’est ensuite empli d’une foule de manifestants. Des tirs ont alors été entendus. D’après des informations provenant de l’agence France Presse, cette manifestation avait été interdite par la junte dimanche dernier pour ne pas troubler l’ordre publique avant la fête de l’indépendance du 02 Octobre mais le mot d’ordre avait été maintenu malgré tout par les syndicats, les partis politiques et la société civile.
C’est ainsi que lundi dernier qui était par ailleurs décrété férié par le gouvernement en commémoration du 28 Septembre 1958, jour où la guinée votait non à la proposition française de rester dans la communauté française, s’est transformé en jour noir pour de nombreuses familles. D’après l’agence France presse, non seulement les participants à cette protestation ont été dispersés violemment à l’aide de matraques et de grenades lacrymogènes provocant ainsi un nombre important de blessés mais aussi des leaders comme Cellou Dalein Diallo, Sydia Touré et François Fall qui souhaitaient se rendre à ce rassemblement ont été bloqués par les forces qui avaient déployé un dispositif important dans tous les grands carrefours de la ville. Une trentaine de personnes ont également été arrêtées et emmenées dans des fourgons vers une destination inconnue .
Les pressions contre cette candidature ne proviennent pas que d’opposants nationaux. le 18 Septembre dernier l’Union Africaine menaçait le capitaine Dadis Camara de sanction s’il ne renonçait pas à la présidentielle. Comme il s’y était engagé à sa prise de pouvoir lors du coup d’État du 23 décembre 2008. Le Groupe international de contact sur la Guinée quant à lui a exprimé dans un communiqué le 26 Septembre à New York lors de sa 7 ème session, sa profonde préoccupation face aux retards du processus électoral et à la détérioration constante de la situation politique, sécuritaire et des droits de l’homme en Guinée. Ce Groupe s’est aussi félicité de la décision prise par la 204ème réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine concernant l’engagement du Président Moussa Dadis Camara.
Aucune déclaration officielle donc, mais le chef de la junte a répondu à RFI par ces mots [b Effectivement, il y a eu des morts, mais j’attends encore les chiffres […] J’attends qu’on me fasse le point de la situation pour voir comment nous allons procéder. Mais très franchement, je suis très désolé.]
