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Idylle Mamba, une voix intense, gorgée de nostalgie et d’espérance

Les rythmes de transe de la haute boucle de Centrafrique, les mélopées lancinantes le tout mêlé aux sonorités d'ailleurs, sont…

Les rythmes de transe de la haute boucle de Centrafrique, les mélopées lancinantes le tout mêlé aux sonorités d’ailleurs, sont les prouesses de la chanteuse

Son aventure commence quelque part au sud de la République Centrafricaine, plus précisément à Bangui où elle voit le jour. Fruit de l’amour entre un père originaire de Bangui, Mamba Pierre, et d’une mère nommée Mamba Sarah, la jeune fille grandit dans un environnement où le respect est de mise. Comme tous les enfants de son âge, elle étoffe son éducation d’abord, au primaire, puis au secondaire dans sa ville natale.
Entre temps, le germe musical dont elle hérite de sa mère choriste a gagné en maturité. La jeune femme se découvre une passion folle pour cet art et intègre la compagnie artistique «Focus Masseka», un projet d’action sociale pour la valorisation de la jeune fille centrafricaine, qui développe un concept musical très original. La compagnie propose un rap qui s’accompagne de différents ustensiles de cuisine, et aussi de montages poétiques.

Pendant ce temps, pour des besoins de musique et surtout pour des paillettes du show biz, Lydie Mamba devient Idylle Mamba. Et c’est une véritable idylle qu’elle va connaitre avec le Focus Masseka en y enchaînant concert sur concert, sur les grandes scènes d’Afrique centrale. Au compteur, le festival international de musiques urbaines «Ngombi festival» de Bangui en 1999, le festival international des voix de femmes «Massao» de Douala et le festival international de danse et de percussion «Abok-ingoma» de Yaoundé la même année. Et comme bien d’autres compagnies, le «Focus Masseka» est une formation que l’on quitte lorsqu’on atteint une certaine maturité artistique ou lorsqu’on a envie de frôler d’autres cieux. C’est ainsi qu’elle quitte le groupe en 2002, après y avoir passé près de cinq ans. Mais cela ne signifie pas que tout sera rose devant. Au contraire! C’est une nouvelle aventure, plutôt atypique, qui commence pour Idylle. Davantage, elle tente de se rapprocher des professionnels du métier tels Lokua Kanza, ou encore le reggaeman ivoirien Bingy jajamy; auprès d’eux elle nourrit son talent, un talent qui d’ailleurs ne tarde pas à être reconnu et récompensé.

Années 2000, début de la consécration
Le dicton «tout vient à point nommé à qui sait attendre», pour elle, sonne plutôt comme «tout vient à point nommé à qui travaille». Travail de groupe, mais surtout expérience personnelle, lui vaudront de remporter deux années consécutives, 2003 et 2004, le concours de la chanson française, organisé par l’alliance française de Bangui. La même période, alors que Lokua Kanza est de passage à Bangui, la jeune chanteuse est choisie pour assurer la première partie de son concert. Le scénario se reproduit quelques mois plus tard, cette fois lors du concert de l’ivoirien Tiken Jah Fakoly dans la capitale centrafricaine. Dès lors, l’on comprend que sa participation au festival panafricain de la musique (FESPAM) à Brazzaville au Congo en 2003 n’est qu’un mérite.

Plus le temps passe, plus les ambitions de la belle sont grandes. Besoin de liberté, d’ouverture et de partage, entre autres. Les dieux de la musique sont visiblement d’avis, et c’est ainsi qu’elle obtient en 2005 une bourse de la coopération française, qui lui donne droit à une formation professionnelle de deux ans en France. La formation se déroule au «Music Hall», l’école des «musiques vivantes et vivaces» de Toulouse. Dans sa quête d’ouverture et de nouveaux univers, elle s’installe au Cameroun de retour de la France, et compte bien y laisser ses marques. D’ailleurs, depuis deux ans, elle s’y sent un peu comme chez elle. «J’ai été très bien accueillie, peut être parce que je suis une femme, (éclats des rires); mais je me sens super bien, pour ne pas dire comme un poisson dans l’eau».

Lors de son concert à Douala en septembre le public de Douala a eu l’occasion de découvrir cette voix, à la fois délicate et intense, gorgée de nostalgie et d’une espérance vigoureuse. Les rythmes de transe de la haute boucle de Centrafrique, les mélopées lancinantes que l’on ne doit qu’aux «vrais» artistes, le tout mêlé aux sonorités d’ailleurs, sont autant de prouesses qui se cachent dans l’univers de cette artiste, et dont-il convient de découvrir. «Vous allez découvrir du Idylle Mamba tout cour», lance -t-elle, avec grande assurance.

Lydie Mamba devient Idylle Mamba
Journalducameroun.com)/n