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Immigration : Victoire pour la footballeuse camerounaise Rigoberte Mbah

Elle a remporté son droit de séjourner en France, une décision de la justice marquant la fin d'un match qui…

Elle a remporté son droit de séjourner en France, une décision de la justice marquant la fin d’un match qui pour elle aura duré plusieurs mois

Le tribunal administratif français de Lille a annulé mardi 12 octobre 2011, la décision de refus de séjour prise par la préfecture du Pas-de-Calais à l’encontre de la footballeuse camerounaise Rigoberte M’Bah, qui pourra donc rester en France, ont rapporté des média français qui citent son avocate :Le tribunal a fait injonction à la préfecture de réexaminer l’autorisation de séjour dans un délai de deux mois, a indiqué Me Emmanuelle Lequien. Le tribunal aurait aussi condamné la préfecture à verser près de 700 000 FCFA de dommages et intérêts à la joueuse. Fin septembre, le rapporteur public avait demandé l’annulation de la décision de refus de séjour parce qu’elle n’était pas motivée. De l’avis de nombreux experts, cette position du rapporteur public avait des chances d’aboutir à un dénouement heureux pour la camerounaise. Désormais celle-ci peut affronter son quotidien en France avec un peu plus de sérénité. La presse française nous apprend aussi, que l’avocate devrait logiquement transmettre de nouveaux éléments au préfet pour le réexamen de la demande de titre de séjour car des propositions d’embauche dans le milieu du football ont été faites à Rigoberte M’Bah. Alors qu’elle évoluait dans le club de D1 féminine d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), Rigoberte M’Bah avait été placée en rétention en février 2011 à la suite d’un arrêté de reconduite à la frontière qui avait finalement été annulé.

Mais en juin, une nouvelle procédure d’expulsion avait été initiée à son encontre après le rejet d’une demande de régularisation, au motif qu’elle avait deux filles au Cameroun. Pour les associations de défense des droits des immigrés, c’est aussi le soulagement, même si le collectif qui s’est organisé autour de la camerounaise reste prudent. Dès le départ de l’affaire, elles avaient mis en cause des penchants racistes : Le drame que vit cette jeune femme, mère de deux enfants, témoigne du caractère éminemment raciste et esclavagiste du traitement qu’elle subit de la part de certains dirigeants du Football Club D’Henin Beaumont depuis 2008, date à laquelle, elle a intégré ce club, faisait savoir dans un communiqué, le comité des sans papiers (CSP 59) au mois de février 2011. Une situation que présentait aussi en des termes différents l’avocate de la joueuse : Le club d’Hénin-Beaumont n’a jamais entrepris des démarches pour qu’elle soit régularisée, car il avait tout intérêt à maintenir ma cliente dans un état d’isolement et de dépendance, et empêcher ainsi qu’elle aille jouer ailleurs. Il s’agit d’un comportement scandaleux qui relève de l’exploitation pure et simple, avait déclaré maître Emmanuelle Lequien. Les responsables de ce club ont toujours refusé les accusations qu’on leur faisait : Nous sommes bien évidemment désolés de ce qui lui arrive, mais ce dont on nous accuse n’est que pur mensonge et calomnie. Nos joueuses touchent juste des primes de match, et Rigoberte Mbah en a elle aussi bénéficié. Nous lui avons trouvé un contrat de travail auprès d’un de nos sponsors, mais cela n’a pas permis sa régularisation, avait expliqué Bernard Dumortier, le président du club.

La footballeuse camerounaise Rigoberte Mbah peut rester en France
M.LIBERT / 20 MINUTES)/n