Indice des prix: Le Cameroun violerait des critères sous régionaux

La conclusion est celle d'une analyse de la situation économique de ce pays, selon un récent rapport de l'institut national…

La conclusion est celle d’une analyse de la situation économique de ce pays, selon un récent rapport de l’institut national de la statistique

Dans un rapport disponible sur son site internet, l’institut national de la statistique (INS) du Cameroun averti sur l’atteinte par l’économie camerounaise du niveau critique d’inflation admis dans le cadre de la communauté économique des Etats de l’Afrique Centrale. « L’inflation se situerait donc en fin d’année (au Cameroun NDLR), en dehors du couloir de convergence recommandé par la CEMAC (3%) si le rythme d’évolution actuel des prix se confirme au 4ième trimestre 2011 « , peut-on lire dans le rapport intitulé: « Point Economique », de janvier 2012. Selon ce rapport, les neuf premiers mois de l’année 2011 auront été marqués par une augmentation de l’indice des prix à la consommation de 3,0% par rapport à la même période de l’année précédente, ceci après une hausse de 0,8% en 2010. Ainsi les prix des produits de consommations finales des ménages continuent leur augmentation accélérée entamée depuis le 4ième trimestre 2010. Ceci alors même que le gouvernement avait annoncé et pris des mesures en vue de lutter contre la vie chère. La deuxième surprise qu’apprend le rapport sur ce point, est que cette augmentation des prix au cours des 9 premiers mois 2011 (et qui sans doute s’est confirmé en fin d’année) est principalement imputable aux produits alimentaires qui ont enregistré une hausse de 5,1% par rapport à la même période en 2010. Il semble donc évident que la stratégie gouvernementale contre la vie chère semble plus proche du slogan que d’une vision managériale claire et précise. De nombreux experts avaient pourtant déjà mis en garde contre des mesures à fort effet d’annonce mais sans grande efficacité sur les populations.

La réaction du comité de politique monétaire attendue
Il ne se passe désormais pas de semaine sans qu’on annonce une caravane de la Mission des régulations et d’approvisionnement en produits de première nécessité (MIRAP). Une activité qui pose une série de questionnements, sur son utilité réelle. Elle est appuyée dans ses objectifs par des structures réputées portées sur les importations que pour sur la production locale, ce qui finalement donne raison à Bernard Djonga, le président de l’ACDIC, une association de défense des intérêts collectifs au Cameroun. Je ne pense pas que la création de la MIRAP puisse apporter une quelconque solution. Elle ne possède pas les moyens budgétaires d’approvisionner ne serait-ce que la moitié de la ville de Yaoundé et elle ne peut prétendre acheter dans les zones de production parce qu’il n’y’a plus rien dans nos villages déclarait-il comme impression à la création de cette structure.

De fait c’est toute la machine de production camerounaise qui s’est trouvé grippée au cours de l’année 2011. L’activité industrielle elle aussi a stagné en 2011, avec une baisse de 0,1%. Une performance qui a touché le secteur du textile et du cuir (-6,8%), les industries chimiques et pétrolières (-4,5%) et l’agroalimentaire (-2,3%). Dans tous les segments de l’appui à l’économie des experts trouvent des limites. Manque de financement, faible environnement des affaires et bien d’autre. Face à ce débordement de la « machine économique de l’Afrique Centrale », la réaction de la banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) est attendue. Avec plus de 45% des parts d’implication, l’inflation au Cameroun risque de peser d’un poids sérieux, sur les indicateurs de performance économique dans la sous-région.

Le Cameroun violerait des critères sous régionaux en matière d’indice de prix
journalducameroun.com)/n