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Inflation: Le risque d’aggravation qui vient du nord du pays

La fermeture des frontières au Nigéria voisin court le risque de faire augmenter le prix de certains produits qui sont…

La fermeture des frontières au Nigéria voisin court le risque de faire augmenter le prix de certains produits qui sont achetés ou transitent dans ce pays

Près de quinze jours après la fermeture d’une partie de la frontière entre le Cameroun et le Nigéria, on ne parle pas encore de pénurie dans les marchés du grand nord du pays. En revanche, les prix connaissent une flambée importante, notamment sur les produits manufacturés, importés du Nigeria, qui deviennent de facto rares sur le marché. Personne n’avait envisagé cela, nous sommes arrivés à la frontière et on nous a dit qu’on ne pouvait plus traverser. Depuis nous sommes là et il n’ya rien à faire, on ne peut rien acheter, rien vendre, fait savoir au téléphone, Souaibou Ahmadou, un habitant de Maroua, principale ville de l’extrême nord. Le principal risque d’aggravation de l’inflation est lié à l’augmentation du prix du carburant au Nigéria. Le produit est certes considéré comme étant du carburant frelaté au Cameroun, mais il alimente une grande partie de la consommation de l’essence et du gasoil par les automobilistes de cette partie du pays. Cette hausse soudaine des coûts risque d’entrainer un effet de chaîne sur le prix des autres marchandises. Dans une interview accordée à la radio nationale, le ministre du commerce a semblé minimiser le problème: Ces biens sont généralement acquis dans le cadre de contrebande, donc, la difficulté à les acquérir désormais ne change rien à la situation des échanges entre le Cameroun et le Nigéria a indiqué Luc Magloire Mbarga Atangana.

Une position qui peut être vraie pour les caisses de l’Etat, mais moins défendable face à l’approvisionnement des populations en biens de consommation. Doté d’une économie fortement productive, l’achat de certains produits manufacturés est plus facile à partir du Nigéria que des échanges entre le Nord et le Sud du Cameroun. Le ministre du commerce a semblé conscient de cet aspect des choses. Il a tenu une réunion avec les opérateurs économiques pour trouver des solutions qui permettront de contenir les envolés inflationnistes liées à la spéculation sur le prix de certains produits. Mais des observateurs estiment que cela risque d’être difficile. Entre Douala, principale ville industrielle et port d’entrée du Cameroun et N’Gaoundéré, la première ville dans la région du nord, on doit encore passer jusqu’à 48 heures au meilleur des cas, ce qui logiquement renchérit les coûts des produits arrivés dans la région du Nord. D’un autre côté, aucune évaluation n’a été faite sur le vide de consommation à combler, si d’emblée la fermeture des frontières se poursuivait avec le Nigéria. ce qu’il faut savoir, c’est que cette fermeture entraine deux types de problèmes. D’une part elle prive certains commerçant de revenus parce qu’ils ne peuvent plus rien vendre là bas et d’un autre côté, elle prive les populations de l’accès aux biens de consommation à des prix compétitifs fait remarquer Eric Dayang un habitant de la ville de Garoua. La situation semble donc plus complexe que le gouvernement ne veut le faire croire. Selon un rapport de l’institut national de la statistique, l’année 2011 s’est achevée sur une forte hausse des produits sur le marché camerounais. Une situation qui pourrait se prolonger avec Une brusque hausse de la demande en raison de l’exigence d’approvisionner efficacement les marchés de la partie septentrionale du pays.

Un marché à Garoua, au nord Cameroun
JDC)/n