Sur le site de construction de l’ouvrage d’une capacité de production de 75 MW devant permettre de suppléer les limites du barrage de Lagdo, les ouvriers chinois et camerounais se tournent les pouces et ne savent plus quand les travaux de l’ouvrage atteindront leur phase de croisière. Depuis 2019, les travaux avancent à pas de tortue. En cause de nombreuses difficultés et surtout, les caprices du partenaire financier chinois quant au déblocage des ressources.
«Le partenaire financier ne se presse pas pour débloquer les fonds devant servir à la construction de l’ouvrage alors que le gouvernement a déjà mobilisé intégralement la somme de 22 milliards de Fcfa pour la mise en vigueur du prêt. L’entreprise Synohydro a déjà préfinancé les travaux à hauteur de 20 milliards de Fcfa et se trouve déjà en difficulté pour continuer à injecter les fonds dans le projet », explique, embarrassé, Gaston Eloundou Essomba, ministre de l’Eau et de l’Energie, au cours d’une visite à Warak le 15 décembre dernier.
En réalité, la banque chinoise Industrial and Commercial Bank of China (ICBC), partenaire financier du projet, s’est inquiétée des défauts de paiements enregistrés par le gouvernement dans le cadre du règlement de certaines créances dues à d’autres établissements de crédits de l’Empire du Milieu. Du coup, comme préalable au déblocage de l’enveloppe de 182 milliards de Fcfa, ICBC a exigé que les autorités camerounaises honorent leurs engagements vis-à-vis de ces créances.