En Israël, la guerre éthiopienne ravive un vif débat sur l’immigration

Un débat sans fin se ranime en Israël à la faveur d’une guerre lointaine, en Ethiopie. « L’alya maintenant !…

Un débat sans fin se ranime en Israël à la faveur d’une guerre lointaine, en Ethiopie. « L’alya maintenant ! » « Ramenez nos frères ! » Des centaines d’Israéliens d’origine éthiopienne ont manifesté, dimanche 14 novembre, sous les fenêtres du premier ministre. Ils demandent le transfert en Israël de membres de leurs familles en attente de quitter ce pays, qui s’abîme dans une guerre fratricide.
Parmi les manifestants, Gebyal Getahun, 42 ans, pianote sur son téléphone. Vendredi, veille de shabbat, cet ouvrier dans une usine de médicaments à Bet Shemesh (centre) a recommandé à ses trois cousins qui vivent à Addis-Abeba, à leurs femmes et leurs enfants, de ne plus sortir de chez eux, sous aucun prétexte. Ils résident dans un quartier de la capitale éthiopienne, où l’Agence juive a financé le développement d’écoles, de synagogues et de bains rituels dès les années 1970.
L’Etat hébreu venait alors de reconnaître la judéité de « Beta Israël » (la « maison d’Israël »), cette communauté éthiopienne que certaines traditions font remonter à la tribu perdue de Dan, l’une des douze tribus d’Israël. Ses ressortissants pouvaient bénéficier de la loi du retour, qui accorde la citoyenneté à tout juif désirant immigrer en Israël. En 1991, la dernière opération secrète d’envergure, « Salomon », a permis le transfert de 14 000 personnes en deux jours hors des « camps » d’Addis-Abeba et de Gondar (Nord).