En Tunisie, les partisans de Kaïs Saïed cherchent à mobiliser la jeunesse

L’heure est à la pédagogie en Tunisie. Pour promouvoir la réforme des institutions que le président Kaïs Saïed souhaiterait soumettre…

L’heure est à la pédagogie en Tunisie. Pour promouvoir la réforme des institutions que le président Kaïs Saïed souhaiterait soumettre à un référendum, l’entourage du chef de l’Etat et ses partisans les plus déterminés ont lancé ces dernières semaines une « campagne explicative » (« hamla tasfiria », en arabe) censée jeter les bases d’un dialogue avec la jeunesse. Un rapprochement que Kaïs Saïed a appelé de ses vœux le 21 octobre, un mois après s’être arrogé par décret les pleins pouvoirs.
Ni le format ni le contenu de cette campagne ne sont toutefois clairs à ce stade. Une poignée de trentenaires basés à Tunis ont commencé à solliciter les médias et à s’organiser pour tester l’opinion publique sur le projet, non pas « du président », mais « porté par le président ».
La plupart d’entre eux sont issus de cette jeunesse révolutionnaire ayant participé à des sit-in en janvier 2011 pour réclamer la chute du gouvernement de transition et une nouvelle vision politique. Beaucoup ont rencontré Kaïs Saïed, alors enseignant en droit, à cette époque et ont commencé à discuter avec lui d’un nouveau projet de démocratie pour la Tunisie.
Ils ont désormais entre 30 et 40 ans et l’enthousiasme de la révolution a laissé place, chez eux, à de la « déception », selon Ramy Hammami, 30 ans, qui vit à Ben Arous, une banlieue de Tunis. Ancien militant d’un parti de gauche, il a participé à la campagne présidentielle de Kaïs Saïed en 2019. Aujourd’hui, il utilise le même procédé pour expliquer le projet politique du président.
« C’est très horizontal comme méthode. Par exemple, à mon échelle, je parle avec des collègues de travail, avec des amis dans mon quartier, et dès que quelqu’un manifeste un intérêt dans une autre région, je prends ma voiture et je vais débattre », dit-il, précisant que « chacun peut contribuer ». Les seules exigences sont d’être en adhésion avec le projet et de ne pas appartenir à un parti politique.