Initiative: Doper la production agricole au Cameroun d’ici 5ans

Le gouvernement a signé des accords avec la Banque Mondiale pour soutenir l'Agriculture et le développement La Banque Mondiale en…

Le gouvernement a signé des accords avec la Banque Mondiale pour soutenir l’Agriculture et le développement

La Banque Mondiale en grand renfort
Il y a dix jours, la Banque mondiale et le gouvernement camerounais ont signé deux accords de financement d’un montant total de 50 milliards FCFA visant à soutenir les secteurs de l’agriculture et du développement rural. Le premier projet est évalué à 20 milliards FCFA. Il devrait permettre d’améliorer la fourniture de services sociaux de base aux populations en milieu rural dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’eau et de l’assainissement. Il s’agira aussi de développer les infrastructures de transport et d’accompagner l’extension du processus de décentralisation à toutes les régions du pays. Le deuxième accord est destiné au renforcement de la compétitivité des organisations de producteurs sur les filières dites à haut potentiel pour les marchés locaux et extérieurs.

Un potentiel sous utilisé
Les experts estiment que moins de 20% de la surface cultivable au Cameroun est actuellement utilisée pour les besoins de l’agriculture. Ce déficit a été la conséquence d’une mauvaise politique de gestion des terres cultivables causé par un enclavement presque global des zones fertiles. Très peu de routes relient encore les campagnes aux grandes villes, ce qui a un impact économique assez retentissant étant donné que les régions susceptibles d’être exploitées ne sont pas facilement connectées aux grands marchés. Malgré ces limites le Cameroun jouit d’une agriculture dynamique qui réussit non seulement à satisfaire l’auto suffisance alimentaire aujourd’hui à près de 80% sur le seul territoire camerounais, mais aussi à stimuler les exportations des produits de consommation vers les pays voisins qui sont enclavés, ainsi que ceux qui ne produisent pas assez de vivres.

La nécessité des politiques rigoureuses
Les perspectives sont cependant un peu inquiétantes. Selon un rapport de la FAO produit vendredi dernier en marge de la 64ème session de l’Assemblée Générale des Nations-Unies, le nombre de bouches à nourrir va considérablement augmenter d’ici 2050. Une réalité qui est aussi vraie pour le Cameroun. Pour cette raison, de nombreux observateurs restent dubitatifs sur la capacité des politiques actuelles à faire face à ces nouveaux défis. Selon eux, il faut certes accorder aux agriculteurs plus d’accès facilité aux financement, mais aussi leur faire bénéficier des services de vulgarisation plus intenses et effectifs et leur ouvrir plus d’opportunités d’acquisition des compétences techniques. L’autre défi à relever est celui de la gouvernance. Au début du mois de septembre, L’Association Citoyenne de Défense des Intérêts Collectifs(ADDIC) accusait le vice-premier ministre en charge du portefeuille de l’Agriculture et du Développement Rural de complicité et de complaisance face au détournement de près de 700 millions de Francs Cfa dans le cadre du programme national d’appui à la filière maïs.

Le gouvernement au Cameroun semble avoir tiré une bonne expérience de ses échecs passés dans le domaine. Un plan de relance de l’agriculture familiale est actuellement en cours. Mené avec le concours de la coopération internationale, il vise principalement à améliorer le système de financement de projets agricoles. Il apporte aussi une aide pour faciliter les relations entre les Banques et les paysans. Un dispositif d’accompagnement des producteurs de même que la mise en place d’un réseau d’informations sur les résultats économiques et le suivi météorologique, a été mis sur pied. Les premières évaluations sont attendues d’ici 2011.

Agriculteurs
journalducameroun.com)/n