«Il y a certes de nombreux journaux au Cameroun, mais beaucoup sont des parasites qui encombrent les kiosques»
Qu’est ce qui a motivé la création d’un nouveau quotidien, L’Actu?
C’est en réalité une nouvelle étape dans ma carrière professionnelle. J’ai connu beaucoup de rédactions et occupé pratiquement toutes les fonctions dans les organes qui ne m’appartenaient pas. C’est vrai qu’à la South Media Corporation, certaines divergences m’ont fait partir et j’ai créé mon propre produit qui est L’Actu.
Pourquoi le nom L’Actu?
On a eu plusieurs propositions et on a adopté L’Actu pour actualité. C’est un nom comme un autre, c’est un journal d’informations. L’espace médiatique est truffé de débats, opinions et autres. C’est pour cela qu’on a pensé à un journal qui respecte les canons du journalisme à savoir le traitement de l’information pure.
Qu’est ce qui différencie L’Actu des autres quotidiens?
C’est le lecteur qui va faire la différence. En plus, 6 quotidiens au Cameroun ce n’est pas encore assez. Ailleurs on est à la cinquantaine. Le problème au Cameroun en fait c’est qu’on manque de la qualité, il y a certes beaucoup de journaux, mais beaucoup sont des parasites qui encombrent les kiosques.
L’actu se lance directement en quotidien, est-ce facile sur le plan financier?
C’est un risque que de commencer comme quotidien, mais j’appellerais cela de l’ambition. La viabilité économique est la seule inconnue de l’équation, mais quant à la main d’ uvre de qualité, elle ne manque pas à L’Actu. Je dois préciser que nous n’avons bénéficié d’aucun appui extérieur. Au départ du projet nous sommes quatre à le porter et nous attendons la sympathie de tous.
Quelles sont les ambitions de New Pages Group sarl?
On ne se donne pas de limite. Mais pour l’instant, on va d’abord se battre pour faire vivre les deux titres qui ont été crées à savoir L’Actu Sport et L’Actu. Et si dans l’avenir il y a d’autres possibilités, on ne manquera pas d’exploiter.
C’est vrai que c’est assez précoce, mais comment le public cible a accueilli le produit?
Il semble positif. On a eu un problème de distribution du journal dans les kiosques. A ce moment de l’entretien il n’est pas encore présent dans tous les kiosques à journaux de Douala et Yaoundé. Mais on va vite faire de régler cela.
Certaines personnes disent que c’est par défi personnel que vous avez lancé votre journal. Votre avis ?
Je n’ai de compte à rendre à qui que ce soit. J’ai rêvé d’être journaliste et je le suis. Je n’ai pas de défi personnel, plutôt de défi professionnel. Et pour ce second aspect, je crois que j’y arriverai.
Que pensez-vous des gens qui disent que vous êtes rigoureux, voire même nerveux?
Je suis un être plutôt chaleureux, mais avec le travail, oui je suis rigoureux. Je peux par exemple faire foi à un reporter qui était censé être sur le terrain alors que c’est une pure invention. Je n’ai pas le don d’ubiquité, il va me ramener des citations alors que tout cela est faux. Moi j’aime les choses bien faites et dans le respect de l’art. En plus, je n’ai jamais refusé de rencontrer un journaliste et je suis toujours professionnellement disponible. Je suis plutôt très sociable.
Un mot à votre lectorat?
Je demande aux lecteurs d’être indulgents parce que les débuts sont souvent assez difficiles. On peut avoir des ratés mais on se réajustera rapidement. Je suis de ceux qui pensent qu’on peut vivre honnêtement en faisant son boulot. Nous leur demandons juste le temps de nous stabiliser et je crois qu’on sera en phase.
