Le milieu de terrain de Rennes évoque sa blessure, parle de son contrat avec Aston Villa et énumère les conditions pour que les Lions se qualifient pour la prochaine Coupe du monde
Jean II Makoun, vous êtes sortis sur blessure à la mi-temps, lors du derby breton, que s’est-il passé exactement?
Je me suis fait mal tout seul. Tout d’un coup, j’ai ressenti une grosse douleur derrière la cuisse. Et à la mi-temps, j’ai demandé à être remplacé. Après examen, le médecin m’a donné un repos de trois semaines. En ce moment, je ne ressens plus aucune douleur, et espère être avec mes coéquipiers dès la reprise des entraînements.
Est-ce que cette blessure n’est pas due à une accumulation de matches depuis le début de la saison?
C’est vrai qu’après un début très difficile, l’entraîneur a du changer certaines choses, ce qui m’a permis d’entrer progressivement dans le onze de départ. Et une fois que j’ai pris le bon rythme, je n’ai loupé aucun match. Avec les problèmes que j’ai eu en début de saison et ajouté à cela les matches de la sélection, ce n’est pas une excuse, j’ai beaucoup joué de matches ces derniers temps. Toutefois, je ne dois pas m’éterniser sur cette blessure. Une blessure ça fait partie du jeu. L’essentiel, c’est de vite se remettre et replonger dans les grands bains des compétitions.
Vous appartenez au club de Premier League d’Aston Villa, qu’est ce qui a justifié votre choix pour un prêt à Rennes cette saison?
Avec le club anglais, j’ai connu quelques complications qui n’étaient pas trop justifiées. J’ai vite compris que si je ne bougeais pas, si je n’allais pas chercher ailleurs, j’allais avoir une saison très difficile. Les anglais m’ont fait quelques coups bas et je ne souhaitais pas m’attarder sur ces faits. Mes agents et moi, avons vite fait de trouver un point de chute. L’offre de Rennes s’est avérée alléchante et je suis content d’être là-bas et tout se passe bien pour l’instant.
Rennes est-il prêt à lever l’option d’achat qui pèse sur votre contrat?
L’option d’achat de mon contrat est en cours jusqu’au 30 mars 2013. D’ici à cette date là, j’ai encore l’opportunité d’enchaîner avec d’autres matches. Pour l’instant je suis à Rennes, qui a un super groupe. On travaille bien et les résultats sont là. Nous sommes quatrième au classement en championnat et demi-finaliste en Coupe de la Ligue. Nous avons un bon coup à jouer cette saison. Je ne pense pas trop à mon contrat et l’option d’achat qui pourrait être levée. Je préfère me concentrer au jeu.
Quelles sont les ambitions de Rennes cette saison?
Notre objectif, c’est de terminer le plus haut possible en championnat, pourquoi pas au podium. Depuis un bon moment, Rennes fait de très bons résultats. Au vu de notre première moitié de saison, ce serait mérité pour ce groupe de disputer la Ligue des champions la saison prochaine.
En sélection, les choses ne se passent pas toujours bien au niveau des résultats. Pour la deuxième fois d’affilée, vous allez regarder la Can à travers le petit écran. Est-ce facile de vivre la Can à la télévision quand on est joueur des Lions indomptables?
Pour nous camerounais, je peux vous rassurer que c’est très difficile à supporter. Quand nous évoquons avec nos collègues ce qui nous arrive, ils ne comprennent pas pourquoi nous ne parvenons pas à nous qualifier. Certains de mes amis n’y croient même pas. On a beaucoup de talents, de très bons joueurs, mais parfois cela ne suffit pas. Dans une équipe, on doit être unanime pour bien jouer ensemble. Le talent parfois ne suffit, nous devons tous tirer dans le même sens. Maintenant, il faut tirer les leçons de ces deux non-participations, de ces échecs, et surtout garder ce qui est entrain de se construire de positif en ce moment. A chaque poste, il n’y a que de la grande qualité. Il faut seulement que l’on se réveille. Et que se soit sur le terrain ou en dehors, sur le pan administratif et de l’organisation, il faudrait que l’on tire dans le même sens.
Les Lions reprennent la compétition dès le mois de mars, contre le Togo, dans un match comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2014. Quelles sont les erreurs à ne plus commettre pour ne plus retomber dans les mêmes travers?
Surtout ne pas se dire que les choses vont aller toutes seules parce que l’on a des joueurs de qualité. Les hypothèses où l’on gagne les matches seulement sur papier, ça n’existe plus. Même Barcelone qui pour moi est la meilleure équipe du monde, est obligé chaque fois de mouiller le maillot à fond, en tirant dans le même sens, pour remporter ses matches. Si nous sommes unanimes, en jouant chacun sa partition à fond, je pense que nous avons toutes les chances d’être du rendez-vous brésilien de 2014. Mais, il ne faut pas se dire que les matches vont être faciles. On reste le Cameroun et on sera toujours très attendu. Avec la Libye, le Togo et la RDC, nous sommes dans une poule très réputée et comme nous avons déjà essuyé un échec, nous devons remporter tous les autres matches.
Un dernier mot
Tout se passe bien, malgré l’énorme coup dur que nous avons eu dans notre famille. En effet, mon frère ainé Jean Mabengué est décédé des suites de maladie. Une grande perte pour notre famille. Maintenant on va apprendre à vivre avec la douleur, sans lui, ça fait partie de la vie. C’était quelqu’un de très bien qui vivait seul dans son coin, sans jamais déranger personne. Je n’oublierais jamais que c’est lui qui était allé acheter ma première godasse.
