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Joël E. Atangana: Etudiant, il se bat pour que « l’africain soit maître de son destin »

Un combat qu'il mène depuis 2000, et qui suscite une véritable admiration de la part de ses camarades Aucun étudiant…

Un combat qu’il mène depuis 2000, et qui suscite une véritable admiration de la part de ses camarades

Aucun étudiant à l’université de Douala ne peut prétendre ne pas connaître le Président Atango, comme on l’appelle communément. Impossible de le voir seul sur le campus, il est toujours accosté par les étudiants qui veulent, soit avoir des éclaircis sur les différents matières de droit, soient pour mieux comprendre les questions d’actualité africaine. C’est une véritable star au campus, un érudit pour certains qui malgré tout, reste humble. Nonobstant sa simplicité et sa réserve apparente, il faut assister à une de ses conférences pour le voir sortir de ses gonds, notamment quand on évoque l’Afrique, un continent qu’il refuse de considérer comme le plus pauvre, car l’Afrique est un continent qui possède toutes les richesses que les autres continents ont individuellement. Ne venez donc pas me parler du continent le plus pauvre, il faut juste que ces richesses soient bien gérées, et que l’africain contrôle enfin son espace, lance-t-il.

Né le 02 mai 1976 à l’hôpital provincial d’Ebolowa, dans la région du Sud, il est recueilli par ses grands parents au village Ngoulemakong. Il sont tous deux de religion protestante, mais lui est catholique, « la s ur de mon grand père qui est ma marraine, est de religion catholique », explique-t-il. Le fait de grandir entre ces deux religions, n’a pas du tout été un problème, et encore aujourd’hui, il continue de fréquenter aussi bien l’Eglise protestante que catholique. Aîné d’une famille de trois enfants, il n’a pas le plaisir de connaître son père puisque celui-ci disparaît très tôt en 1985, alors que Joël n’a que 9 ans à cette époque. Grand-mère orthodoxe, elle l’élève selon la droiture et l’indépendance d’esprit, elle est l’architecte de ce que je suis aujourd’hui, dit-il avec admiration débordante, et la phrase qui suit est : elle a 71 ans, et elle est toujours aussi solide, toujours debout. C’est à l’école maternelle de Ngoulemakong qu’il fait ses premiers pas avec cette nouvelle étape de l’éducation. Après la petite, moyenne et grande section, il intègre l’école publique du même village et obtient son certificat d’étude primaire élémentaire (CEPE) en 1988. Afin de poursuivre ses études, il quitte le Sud pour le CES de Nkoteng dans la Haute Sanaga dans la région du centre.

Joël Etienne Atangana
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En 1994, il obtient son brevet d’étude de premier cycle (BEPC). Joël Etienne intègre immédiatement le lycée de Mbandjock en 1995 en classe de 2nde A4 Esp. C’est également à cette période où ses interrogations sur l’authenticité africaine, commencent à faire jour dans son esprit. Au sein d’un club du lycée qui traite des questions africaines, il se lie d’amitié avec le président de ce club qui n’est autre qu’Emmanuel Bissohong, enseignant de philosophie. Joël Etienne Atangana a encore cet air perplexe lorsqu’il affirme : j’ai constaté très tôt qu’il y a des choses qui ne vont pas, notamment le fait pour un africain de vouloir toujours s’identifier à un blanc, le fait dans le discours populaires de considérer la race noire comme une race maudite. Sous l’encadrement de son président de club, il commence à avoir quelques réponses à ses interrogations, et les deux vont poursuivre leur collaboration et réflexions sur les questions africaines jusqu’aujourd’hui.

Après l’obtention de son probatoire en 1997 et le baccalauréat A4 Esp en 1998 au lycée classique d’Ebolowa, il met le cap sur Douala et s’inscrit en faculté des sciences juridiques et politiques de l’université de Douala. Au sein de cette institution, il découvre que la même mentalité persiste. Entre deux cours, il fait la connaissance de Robert Anvene, étudiant également dans la même filière. Celui-ci lui propose de créer le club Martin Luther King, mais Joël Etienne a une autre conception, il considère que l’Afrique a déjà eu ses Martin Luther King. J’ai proposé à la place, la création d’un club Kwame N’krumah qui a abouti à sa légalisation en 2001 à l’université. Dès le départ, l’adhésion est massive, et il faudra ensuite gérer avec le contexte universitaire, car comme tout mouvement révolutionnaire, le club a suscité la méfiance de l’administration. Il fallait donc mesurer les propos et les réflexions au cours des réunions très courues, estime M. Atangana. En effet, les mercredis dès 13h, les étudiants des différentes facultés et grandes écoles que compte l’université de Douala, se dirigent massivement vers un endroit aménagé pour les étudiants, communément appelé « Mont des Oliviers ». Là, ils débattent des thèmes et surtout des questions africaines. Les sujets en rapport avec la politique africaine, l’inégalité des rapports NORD-SUD, les mécanismes de la renaissance africaine. sont passés au peigne fin, des questions fusent, la passion prend le pas avant d’être parfois rattrapée par la raison quand les arguments sont pertinents. Dans un tel mélange de réflexions les unes plus justifiées que les autres, l’on y décèle tout l’espoir d’une jeunesse qui rêve de voir le vieux continent sortir de son marasme économique, il faut que l’africain contrôle son espace, ne cesse de répéter le président Atangana. L’étroitesse du milieu universitaire, les amène à étendre leur mouvement hors des grilles du campus. La branche civile de l’association pour la promotion de l’unité africaine baptisée Sema Atkaptah, est légalisée en 2007. L’association est aujourd’hui présente dans les régions du Littoral, du Centre et du Sud pour le moment.


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Distinctions
2nde A4 : délégué de la classe et président de l’association sportive du lycée, Champion départemental de 100m en classe
Première A4: vainqueur de la coupe du lycée classique d’Ebolowa, rédacteur en chef du journal du lycée.

Autres
2OO0 : Fondateur du club kwamé Nkrumah à l’université de douala
2007 : Secrétaire général à l’éducation de l’association sema Atkaptah
2008 : Délégué de l’observatoire national des élections (ONEL) lors des élections législatives et municipales de 2008, circonscription de Douala 5éme
– Chef de département de la section droit de l’ARPEM (association sur la recherche des politiques énergétiques et minières)

Publications
Articles
2005 : La chine – Afrique
2006 : Contribution à la théorie générale du panafricanisme ; pour une évacuation des conceptions erronées et utopiques
2008 : La nature juridique des contrats d’Etat

Conférences
2005 : La question des Etats unis d’Afrique aujourd’hui, à l’université de Douala
2006 : L’avenir géopolitique du traité germano-douala, au palais Dika Akwa
2009 : L’Afrique face aux défis de la mondialisation, au lycée bilingue de Deido

Nouvelles non publiées
-Validées
-Boomerang

Commentaire d’ouvrage
Balafon de Engelbert Mveng

Scénario non produit
Incorruptible 1 (série sur les nationalistes africains : Um Noybé, Ernest Ouandjié, Patrice Lumumba .)

Joël Etienne Atangana
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