Portrait croisé de deux amies dans la vie!
C’est à l’atelier de fabrication de L’Institut des Beaux Arts Cheik Anta Diop situé à Nkolbisson, dans la banlieue de Yaoundé au Cameroun que nous avons rencontré Joëlle Magne Choupa et Charlotte Mbatsogo. En pleine confection des modèles qu’elles présenteront lors du Concours en fin d’année. Si les deux camerounaises qui participeront au concours « l’Afrique est à la mode » lors du Fima travaillent dans une des salles de cet institut, c’est tout simplement parce qu’elles y sont en fin de formation. Au-delà d’être dans la même école et de participer au concours, elles sont également amies dans la vie. Et vivent d’ailleurs dans un appartement à leurs propres frais depuis quelques temps. Puisqu’elles confectionnent de temps à autre des vêtements sur commande. Ce qui leur permet de subvenir à leurs besoins. Malgré les points communs des deux filles, chacune à son parcours.
Deux parcours
Joëlle est née le 07 août 1984 à Mbandjoun. Petite, elle aime déjà voir les beaux vêtements et s’amuse à en confectionner pour ses poupées. Mais cela n’empêche pas qu’elle fasse son premier cycle de l’enseignement secondaire dans la section générale, où elle obtient son BEPC au Lycée général Leclerc à Yaoundé. Une fois l’obtention de ce diplôme, elle décide de quitter l’enseignement général pour la technique. Au départ, Joëlle est attirée par l’électricité. Mais sa grande s ur réussit à la convaincre de se lancer dans l’industrie d’habillement. Ainsi, malgré la contestation de son père, Joëlle se lance dans le domaine sans aucun pré-requis comme ses camarades qui ont suivi leur premier cycle dans le secteur. Joëlle avoue que les débuts « étaient difficiles » mais avec de la volonté et l’aide de ces professeurs, elle réussit à obtenir son baccalauréat technique et s’inscrit à L’Institut des Beaux Arts Cheik Anta Diop.
Quand Joëlle se présente à la 4eme édition du concours des jeunes stylistes « Africollection », son père est alors très malade. Elle veut abandonner la compétition mais son amie charlotte l’encourage à ne pas baisser les bras. Joëlle remporte le concours mais malheureusement son père n’est plus là pour célébrer cette victoire. Aujourd’hui, Joëlle avoue se consoler en pensant que de là haut son père voit qu’elle n’a pas choisit cette filière par hasard et qu’il est surement fier d’elle. La jeune fille a également travaillé avec Anggy Haïf, premier lauréat du concours l’Afrique est à la mode en 2007. Elle a participé à plusieurs autres évènements notamment le salon du prêt-à-porter ABBIA fashion à Yaoundé,au Festival National des Arts et Culture du Cameroun à Maroua et en février 2009, elle assiste à un atelier de formation avec Sakina M’SA.

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Charlotte Mbatsogo quant à elle est née le 23 juin 1985. Très tôt elle est orientée par sa mère dans l’industrie d’habillement. Celle-ci voyant la passion de sa fille pour le dessin, elle l’y oriente tout de suite après l’obtention de son CEP. Et ce malgré le désaccord de son père. Ce dernier ne percevant pas l’intérêt de la filière pour sa fille qu’il voit dans un autre secteur. Charlotte poursuit donc ses études à Notre Dame des victoires de Mvog-Ada(Yaoundé) et obtient son Baccalauréat au collège Siantou de la même ville. Elle s’inscrit donc par la suite à l’Institut des Beaux Arts Cheick Anta Diop.
Depuis, elle multiplie les participations aux principaux évènements de son pays. En 2007, elle est présélectionnée pour participer au concours « l’Afrique à la Mode ». Et son père voyant les exploits de sa fille change d’avis sur la question de ces études et finance sa collection pour le concours cette année là. Cependant Charlotte ne le remporte pas. Mais cela ne l’empêche pas de déposer sa candidature en2009 et d’être une fois de plus sélectionnée à ce même concours. C’est l’une des raisons pour lesquelles cette année Charlotte a appelé sa collection « Renaissance ». « Je repars au FIMA avec de nouvelles idées » comme elle explique. Tout ceci en militant pour la protection de l’environnement.
L’amitié avant tout
Pour l’heure les deux jeunes filles travaillent ardemment jour et nuit sur leurs collections. Sous les yeux attentifs de certaines de leurs camarades d’école qui les prennent déjà pour modèles. Et quand la question leur est posé de savoir si du fait qu’elles participent toutes les deux au concours cela n’affecte pas leur amitié elles répondent tout simplement certes l’on va a un même concours et l’on veut gagner mais nous pensons que si l’une gagne c’est toujours le Cameroun et ce qui est sûr, le bonheur de l’une fera celui de l’autre. Chacune de nous a sa valeur et il y en aura des concours. Cela n’empêchera pas que nous restions des s urs.

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