Joshi Bharat: Investir au Cameroun est plus efficace qu’apporter l’aide budgétaire»

Le haut commissaire de Grande Bretagne au Cameroun parle de la présence de son pays au Salon PROMOTE et revient…

Le haut commissaire de Grande Bretagne au Cameroun parle de la présence de son pays au Salon PROMOTE et revient sur la vision économique de son gouvernement sur le pays

Parlez nous de la présence de la Grande Bretagne au salon de l’entreprise PROMOTE qui se déroule actuellement au Cameroun, qu’est ce que cela présente pour vous?
Cela fait plusieurs années que nous n’étions pas venus à PROMOTE et cette fois nous sommes là avec plusieurs entreprises britanniques qui sont représentées et qui travaillent au Cameroun. Pour moi c’est quelque chose de très important, mais surtout c’est l’expression même de l’intérêt que la Grande Bretagne porte sur les relations commerciales avec le Cameroun.

Il y a quelques semaines on vous a vu à Djoum dans le sud du pays, avec le gouvernement et un explorateur de fer Anglo canadien, est ce qu’on doit prendre cela comme une offensive économique britannique au Cameroun?
C’est sûr que notre gouvernement soutient les entreprises britanniques qui veulent travailler à l’étranger, cela pour deux raisons au moins. La première c’est que c’est la meilleure façon de soutenir les pays en voie de développement. Nous pensons nous les britanniques, que le commerce apporte plus à un pays que l’assistance budgétaire. La deuxième raison c’est qu’en Grande Bretagne, nous sommes comme vous le savez en récession et dans un contexte de crise mondiale, alors le gouvernement de Londres est actuellement d’avis qu’il faut soutenir les investissements étrangers pour redonner un nouvel élan à notre économie.

Au Cameroun quelles sont les entreprises Britanniques?
On retrouve entre autres, Bowleven dans le pétrole, Diageo dont le produit phare est Guinness, Victoria Gas and Oil dans le gaz de Logbaba à Douala, nous avons aujourd’hui Land Rover (automobile) qui est présent au Cameroun, et qui vend des voitures de grande qualité. Nous avons aussi des entreprises qui sont sur le terrain camerounais depuis longtemps et qui ont une bonne expérience du Cameroun. Il y a aussi de nouvelles, comme Delarue, qui est spécialisé dans les passeports biométriques, et bientôt il va se retrouver sur la fabrication de timbres fiscaux plus sûrs, et aussi sur marquage des produits dérivés du tabac et les boissons en vue d’éviter la contrefaçon. C’est une initiative importante car cela permettra aux consommateurs de ces produits au Cameroun, d’être sûrs de la qualité et pour le gouvernement, cela aidera à sécuriser les recettes. Pour celles des entreprises qui s’installent, nous avons entre autres ILSAT qui une entreprise spécialisée dans la fabrication des instruments de surveillance par satellite ou Radar. Une initiative très importante surtout pour la sécurisation du golfe de guinée où on vit souvent des cas tragiques de piraterie. Il y a aussi Joules Afrique qui est aux portes et qui est prêt à investir jusqu’à 100 millions de livres Sterling (environ 80 milliards de FCFA) dans le domaine de l’hydroélectricité, avec la construction d’un barrage dans le Nord-ouest. C’est un projet qui pourrait produire plusieurs mégawatts d’énergie électrique. Donc vous le voyez, on retrouve beaucoup d’entreprises jeunes sérieuses et dynamiques qui sont prêtes à investir au Cameroun.

Qu’est ce que la Grande Bretagne est prête à offrir en plus dans un environnement où il y a une compétition avec la chine, l’Allemagne et la France
Vous avez raison, il y a beaucoup de concurrence. Mais la Grande Bretagne aime la concurrence, cela ne nous pose aucun problème au contraire et surtout cette concurrence que vous mentionnez est une bonne chose pour le Cameroun, qui bénéficiera des offres plus pertinentes à chaque fois. Moi je dirai, qu’il existe au moins trois raisons pour faire confiance aux entreprises britanniques. Vous avez parlé de la qualité et de la solidité des produits allemands, je peux dire que c’est exactement la même chose pour les produits britanniques. Le label qualité est très important en grande Bretagne. Un des principes de ce label est qu’on livre au client le produit tel qu’il a été convenu presque sans faute. La deuxième chose c’est que les entreprises britanniques avec notre soutien, mènent une politique de soutien de développement dans le pays. Un soutien qui passe par la création des emplois. Bien sûr comme tout le monde on investi pour faire du profit, mais à côté, on s’assure que le pays y gagne aussi. Et un des aspects majeurs de cette préoccupation est le transfert sincère de technologie, surtout dans un pays comme le Cameroun ou nous avons des jeunes très dynamiques et très intelligents. J’ai été marqué de voir à Djoum que le géologue sénior de CAMINEX était un camerounais avec une très haute qualification. La troisième chose qu’apportent les entreprises britannique, c’est l’engagement de leur responsabilité sociale. Nous avons la Standard Chartered Bank, qui a des projets sociaux dans le domaine de la vue, Diageo (Guinness) qui mène plusieurs projets sociaux, donc voila.

Le Haut Commissaire Bharat et son staff au Promote 2011 à Yaoundé
journalducameroun.com)/n

On revient au voyage de Djoum lors de la visite découverte sur le projet du fer à Nkout, quelle a été votre sentiment après?
Je dois dire que c’était très encourageant de voir que le projet avançait sur le terrain. Et puis la qualité du fer qu’on nous y a présenté était de nature à encourager et l’organisation dont a fait preuve Affero Mining, montre à quel point le pays est au bord d’un véritable développement. Il est presqu’à portée de main et cela ne peut être qu’une bonne chose pour le Cameroun qui est en position de lift-up (Envolée). J’en suis heureux une fois encore parce que nous puissions être les témoins d’une croissance énorme et c’est toujours bien de voir qu’un pays partenaire se transforme positivement.

On a très souvent l’impression que la Grande Bretagne voit ses relations économiques avec le Cameroun d’avantage comme un hub d’où pourrait partir toute l’implantation dans la sous-région. Est-ce que cela est une partie de votre mission en tant que Haut-Commissaire?
C’est sûr, lorsque je parle avec les entreprises britanniques, je leur donne le conseil de prospecter pour l’ensemble de la sous-région Afrique Centrale. Mais il faut dire que le Cameroun reste plus important, parce que c’est le Cameroun, avec tout son potentiel et tout son dynamisme. Grâce à ses 20 millions d’Habitants, il représente un très grand marché. Il y a aussi que le Cameroun offre de la compétence et c’est très encourageant. Evidemment, la position du pays qui en fait l’ouverture dans la grande sous région n’échappe à personne donc tous ces facteurs sont tous décisifs dans le choix de s’implanter ici.

Si vous devriez exprimer une attente du gouvernement camerounais dans l’ensemble des possibilités que peuvent offrir les entreprises britanniques, ce serait quoi?
Une des choses qui parfois nous préoccupe le plus semble s’améliorer, c’est la situation de la corruption dans le pays. Pour les entreprises britanniques, cela a souvent été un problème très important. Je suis convaincu aujourd’hui que le gouvernement a pris des décisions assez fortes, pour palier à cette situation. J’ai d’ailleurs au nom de notre gouvernement (Britannique), félicité les camerounais, après la publication du dernier indice de corruption par Transparency International. Les avancées remarquées sont une très bonne chose et on en est fier. Le Cameroun a gagné jusqu’à 12 places, c’est la preuve que le pays marche de l’avant. Bien sûr il y a encore des efforts à faire, il y a toujours trop de bureaucratie qui constitue un véritable nid de corruption. Le gouvernement semble vouloir prendre des décisions courageuses, mais sur le terrain cela doit suivre encore plus vite, et ce sera pour le bonheur de tout le monde.

Discussion entre le ministre de l’énergie (d) le Haut commissaire de Grande Bretagne et le Dg de Caminex (g)
journalducameroun.com)/n