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Joyeux anniversaire monsieur le Président

Par Edmond François Ngagoum Cela fait environs 45 minutes que je cherche l'angle qui me permettrait mieux de vous adresser…

Par Edmond François Ngagoum

Cela fait environs 45 minutes que je cherche l’angle qui me permettrait mieux de vous adresser mes souhaits en ce jour spécial pour vous. Je dois avouer que j’ai les idées assez confuses dans cette mouvance de fête de la jeunesse. Votre discours y est pour beaucoup. Mais comme c’est VOTRE jours, mettons de côté nos divergences, parfois nous autres oublions trop vite que vous n’êtes qu’un homme. Dans mon projet qui s’achève ainsi, je vous ai tutoyé, je me suis vue en votre petit petit-fils, toute gymnastique qui m’aurait rapproché un temps soit peu de vous. J’ai voulu vous écrire un poème, une lettre ouverte, j’ai finalement opté de vous souhaiter un joyeux anniversaire, simplement, à c ur ouvert. J’ai recensé quelques une des grandes phrases qui ont nourris vos communications tout au long de vos mandats. Il yen a très peu puisque vous ne communiquez pas beaucoup. C’est dommage parce que comme moi, de milliers de camerounais ont cessé de vous « haïr » pour, à défaut de vous « aimer », vous admirer politiquement. Il ya de quoi être fière. D’ancien séminariste, vous avez eu un travail après vos études, vous avez servi votre pays, vous vous êtes donné un nom pour l’histoire, vous avez fondé une famille, voyagé à travers le monde.honnêtement que peut-on attendre de plus de la vie ? Vous êtes aujourd’hui très âgée, elle vous a offert au centuple ce que certaines personnes ont cessé de croire possible. Sentez-vous grand-père et même arrière grand père, vous en avez le droit et les arguments. «Le Cameroun c’est le Cameroun». L’histoire veut que ce soit Sadou Hayatou le père de cette invention, mais je vous la concède puisqu’il parlait en votre nom lors des rencontres tripartites. Vous avez pleinement raison. Sauf que, cette phrase ressemble au fameux « je vous ai compris » qui sema la confusion dans le c ur d’un peuple qui réclamait le changement. «La jeunesse est le fer de lance de la nation». Que n’a-t-on pas dit sur ce propos ? Fer rouillé.fer tordu.fer sacrifié etc. Vos discours créent chaque jours d’avantage de distance entre vous et nous les jeunes puisque vous dites une chose, vous en faite une autre. Qui sont ces jeunes à vos côtés qui inspirent les autres à « oser » comme vous le demandiez hier ? Les chiffres que vous lisez dans vous discours n’ont absolument rien à voir avec la réalité. Les fils et filles des hauts commis de l’Etats sont des jeunes, dans ce cas peut être puisque tout tourne dans les mêmes cercles dans notre pays.

«Retroussez les manches». Oh que Dieu.combien de camerounais ont des manches Sir? Nos parents y ont cru et à force, ils n’ont même plus de manche. C’était à cette époque où quelques un croyaient en corps en vous. Nous verrions « le bout du tunnel », disiez-vous alors. Et à ceux qui choisissaient de vous combattre, vous donniez « rendez-vous dans vingt ans ». L’échéance approche, êtes-vous prêts pour ce rendez-vous historique? Certains de ces « apprentis sorciers » sont entrés dans vos cercles pour devenir des grands « bandits en col blanc ». Les vrais chiffres lorsqu’il est question de détournement, de gaspillage de la fortune publique donnent froid dans le dos. Il ya de quoi haïr un homme, un concitoyen. Un pauvre de Mbouassoum vaut bien un autres de Pitoa, combien de camerounais le savent-ils ? A force de narguer le petit peuple avec un train de vie insolent, celui-ci s’est renfermé sur lui. Karl Marx et ses idées que nous connaissons bien n’ont pas de place au Cameroun aujourd’hui, le destin est d’abord individuel. Certains chanceux ont compris « me voici donc à Douala » et ont accourus. Vous avez tenu la parole du « je vous verrais ». Quelques individus seulement. Et le reste du peuple ; ceux qui prient, qui votent, qui s’inquiètent et qui pensent à vous dans leur quotidien? Ceux qui bénéficient de vos largesses ne vous portent pas tous en c ur. Vous le savez. Si vous obtenez un second, puis un troisième pont sur le Wouri, la route de Yabassi, le marché central de Douala, plus d’eau, moins de délestage et moins de maladies bénignes chez vos compatriotes, vous aurez payé un peu de votre dette envers ceux là qui vous aiment sans mathématiques. «On ne change pas le changement » diront les plus pessimistes. Le changement que vous incarnez n’est pas encore arrivé, nous nous le persuadons pour ne pas trop souffrir de la douleur des changements négatifs pour la majorité. Les « grandes ambitions » si elles aboutissaient aux « grandes réalisations » auraient sortis plus d’un de la misère. Que s’est-il passé pour que vous appeliez si vite à un « plan d’urgence »? Monsieur le Président de la république, une certaine mode voulait que celui qui parlait le mieux en mal de vous fut le plus entouré. Où sont donc ceux vous traitaient de tous les noms ? Permettez que je réponde, ils sont morts, ou fatigués, sinon compromis. Et vous aussi, vous mourrez un jour, si ce n’est bientôt. C’est pourquoi en fin de compte, j’avoue avoir pitié de vous. Comment se souviendra-t-on de vous? La plus belle chose que l’on puisse offrir à son pays est de l’aimer démesurément, d’un amour si fort qu’il n’existe pas de mot pour le décrire. Aimer son pays, c’est plus qu’un devoir, plus qu’une responsabilité, c’est une obligation. On se soucie alors des autres, on pense l’avenir et on tente chaque jour de négocier l’histoire pour avoir le bonheur de le défier. Pour ma part, vous n’y êtes pas encore suffisamment. Un seul geste pouvant permettre d’accéder au paradis, vous avez encore des cartes en main.


journalducameroun.com)/n

Monsieur le Président, nombreux sont les individus et les Etats qui scrutent impatiemment un après Biya au Cameroun. Les tractations très avancés ont lieux à cet effet, nous le savons. Notre pays pourra traverser une zone de forte turbulence, vous pouvez nous éviter cela. Qu’avez-vous à y perdre à votre âge ? Pour votre famille, le peuple camerounais vous garantis que leurs droits et leurs dignités seront respecté si un jour vous n’êtes plus là. Monsieur Paul Biya, s’il vous plaît, ne soyez pas orgueilleux au point de « vendre » notre patrie chérie. Rencontrez-vos compatriotes de tout bord, dialoguez ensemble pour créer ensemble des cadres propices à assurer la continuité de l’Etat le jour où vous partirez. Vous avez pas besoin que cela soit connus, plaise à Dieu que cela se fasse déjà. L’initiative serrait si symbolique si elle venait de vous. La crise en Centrafrique montre l’étendu de l’horreur en situation de guerre dans un pays. Le notre est un concentré de communauté religieuse, ethnique, tribale, autant dire que le Cameroun est une Afrique en puzzle. Nous ne souhaitons pas que des groupuscules égoïstes viennent y mettre le feu. Bonne anniversaire Monsieur le Président de la République.Je vous souhaite santé et sagesse pour cette nouvelle étape. Si cela vous intéresse, je vous paierais une bière autour d’une table avec la musique à fond, après une journée d’intense réflexion. C’est comme cela qu’on fête les anniversaires chez nous les gens ordinaires. Entourés de proches, amis ou non. A ceux de mes amis qui diront que j’ai fait volte face, je rirais en vous citant dans ce vers peau et tique « je ne commente pas les commentaires ».je n’ai aucune raison de vous priver de ce droit d’être heureux aujourd’hui.