Le deuxième album de Kareyce Fotso sort ce mois de janvier au Cameroun
Et de deux pour la petite bandjounaise. Sorti il y a déjà plusieurs mois en Europe, le public camerounais pourra commencer à déguster les saveurs de cet excellent nouvel album dès le courant de ce mois de janvier 2011. Juste le temps de bien ruminer le premier, Mayole, sorti en 2008, qui avait permis de découvrir une artiste pure, à la voix originale, bref un talent exceptionnel. Kwegne s’aligne naturellement dans une logique de confirmation de cet état de chose. Un album guitare-voix dans lequel cette jeune enchanteresse donne la pleine mesure de son talent sur des textes en français, en anglais, en béti et en bandjoun. Au creux des sillons de ces nouvelles chansons, certaines revisitées, le charisme de la belle aux mille facettes irradie, apaise et console.
Le tout Kareyce Fotso dans un album
Sa voix, tantôt rocailleuse, tantôt fine, nous invite inévitablement à la méditation: Que ce soit sur de douces ballades ou des morceaux plus pêchus, Kareyce assure. Un pur son afro-folk qui laisse une grande place à la tradition et qui ne manque ni de souffle ni d’élan. L’album s’ouvre par le très touchant So’a, qu’elle avait déjà chanté sur le premier album. Ici, c’est une version plutôt acoustique comme pour toutes les chansons d’ailleurs que la fille de Bandjoun propose. Elle y présente les souffrances qu’endurent les femmes dans les ménages de la part de leurs maris. Ces hommes, Peu be, dont le mensonge et la malhonnêteté sont devenus les maîtres mots. Quand il te fait la cour, il te promet ciel et terre, te dit comment tu es la plus jolie fille qu’il n’ai jamais connue. Mais une fois à la maison il te montre de toutes les couleurs, chante Kareyce. Plus loin, Lomdieu, qui sonne déjà comme le tube de l’album. Elle y décrit le mariage foc-cé dans un ton bien à elle qui mêle sagement ironie et sérieux pour produire de magnifiques intonations. Sur des airs entrainants de mouto, de mwoup et de lali, issus des traditions bamilékés. Des tubes, il y en a dans cet opus: De Mayole à Pac-ler française en passant par Goun (notre pays), Poa’lag (les gens du village), Mindzouck missi, Kareyce prône la tolérance, l’unité, la paix, l’amour et surtout la reconnaissance de ses valeurs traditionnelles. Ne jamais oublier d’où l’on vient, semble-t-elle dire à chaque fois. Cet album en effet retrace la personnalité même de la chanteuse à la fois douce, naïve, vraie, profonde et intelligente. Tout pour séduire, même au-delà des frontières. Kareyce Fotso y a mis tout ce qu’elle possède. J’ai donné le meilleur de moi pour cet album avoue-t-elle. Tout son charme, toute sa sensibilité et toutes ses sensations. Et le résultat est tout fait, 11 chansons construites autour d’un seul idéal, le bonheur de celui qui écoute. De quoi se l’arracher et rien que cela. Du moins pour l’instant.
