«Il est temps d’éclaircir pour vous ce que cette introduction inhabituelle à nos aventures a d’obscur»
«L’an passé, cela va sans dire. J’étais petit, mais, à présent que je sais compter, lire, écrire, c’est bien certain que je suis grand». Voilà un poème, une récitation, une prose qui -du temps colonial, quand les petits «écoliers africains laborieux allaient avec joie à leurs ouvrages, et que les élèves sans courage partaient les larmes dans les yeux… », légitimait la transition vers l’apothéose: le grand «Mamadou et Bineta» Pour être plus précis, André Davesne et son collègue, ces Lagarde et Michard des colonies africaines, qui avaient intitulé leur livre «Mamadou et Bineta», sont devenus grands. La librairie alsacienne Istra, qui a vu ses plus beaux jours en s’enrichissant en millions, que dis-je, en milliards de francs C.F.A., avait pourtant du mal à recruter, ne serait-ce que pour l’été, les étudiants africains de Strasbourg. Ce n’est pas Elisabeth M., actuellement en retraite au pays de Barthélémy, son pays natal, qui me contredira. On peut encore voir des vestiges d’Istra à Schiltigheim, et les nostalgiques peuvent continuer à commander leurs ouvrages.
Il est temps d’éclaircir pour vous ce que cette introduction inhabituelle à nos aventures a d’obscur! Cette citation, « L’an passé… » est le texte qu’un comité de soutien à Enoh Meyomesse s’apprête çà envoyer à Barthélémy pour le faire libérer de sa prison politique. L’idée est d’envoyer des e-mails, des cartes postales en forme de v ux aux dirigeants africains, en ciblant pour chacun les énormités manifestes de leur gouvernance à la noix… de coco… ou de palme. « Quand moi, Barthélémy, j’ai demandé qui était Enoh Meyomesse, Chantou elle-même m’a un peu ri au nez! Elle m’a dit qu’il suffisait d’aller sur internet, et que tous les moteurs de recherche allaient me parler de cet homme de lettres, de cet homme politique qu’est Dieudonné Enoh Meyomesse. Il aurait plus de diplômes que moi, serait passé par les universités de Lyon, Strasbourg (Sciences Po) et Paris. Il ne veut pas manger de notre soupe élitiste de la corruption, il n’a jamais voulu manger de ce pain-là. J’ai même été hanté en rêve et dans la réalité par Martin Paul Samba. Il me menace, me disant que, s’il arrivait la même chose à Enoh Meyomesse qu’à Bibi Ngota (que nous aurions «assassiné»), les pouvoirs traditionnels du «Nnome Ngui» que l’on m’a transmis à Ebolowa l’an dernier se retourneraient contre moi! J’ai un peu peur!»
«Je crois, moi, le Fameux Ndongo, qu’il faut absolument le sortir de prison. C’est vrai qu’Enoh Meyomesse était un candidat potentiel à la présidence très embarrassant, car il savait qu’il ne serait jamais élu mais voulait profiter de cette tribune démocratique pour parler de la situation pourrie dans laquelle nous avons mis le pays. Il suffit de lire ses ouvrages, et des ouvrages, il en a! Il ne fait pas dans notre style «doungourou lèche-c…», il propose, entre autres, de rendre fonctionnelle notre démocratie, en mettant en place des tribunaux administratifs! Aïe! Vous m’entendez ça! Des tribunaux administratifs, où les citoyens pourraient porter plainte à l’administration pour les manquements! Il y a de quoi nous envoyer tous légalement en prison. Oui, nous savons qu’Enoh est illégalement maintenu en prison. S’il te plaît, mon cher Maître et Dieu qui m’a fait, s’il te plaît, Barthélémy, sortons-le de là, c’est grave! Déjà, pour me vomir et toi avec, mon propre village boulou a voté contre toi aux dernières élections présidentielles. Il a fallu que nous truquions ces résultats, comme d’habitude. On a failli me lyncher dans la maison de notre parti à Ebolowa, c’est grave! Les citoyens du Sud me reprochent de n’avoir obtenu la création d’aucun établissement d’enseignement supérieur officiel, pas d’université ou autre, alors que cette région est un vivier historique des cadres et intellectuels du pays et que je suis moi-même ministre de l’Enseignement supérieur. Il suffit, il est vrai, de voir ce qu’est devenue l’Ecole Normale Camille Chazaud de Foulassi, qui nous a tout de même donné notre hymne national!…»
«Je voudrais vous dire, avec ma voix d’outre-tombe, moi, Aimé Césaire, qu’il est temps plus que jamais d’être lucide dans la vision et l’analyse de certaines situations dans le monde. Vous savez tous que c’est l’Occident, la France en premier, qui maintient et plonge sciemment l’Afrique dans la pauvreté et la médiocrité. Je pose la question à B.H.L., le philosophe guerrier; oui, qu’attend-il pour aller guerroyer en Syrie? Voilà un vrai reporter, Gilles Jacquier, qui est mort en faisant son travail! Lui, le philosophe en blanc des salons chics, le conseiller en guerre économique de l’Elysée, pourquoi ne l’entend-on plus? Qu’il aille donc revêtir ses habits de reporter médiatique de l’Elysée en Syrie, pour s’y pavaner et y parader comme en Lybie où il a triomphé sans gloire! Etre lucide, c’est aussi demander à tous les candidats de gauche en France d’être clairs sur leur position aux élections présidentielles! Que Hollande et les autres nous disent clairement: si la Françafrique va continuer comme avec Mitterand, si le franc C.F.A va continuer à être leur instrument économique de torture en vue de la destruction de l’Afrique; si toutes les lois de Pasqua, Sarko, Hortefeux et de l’incomparable Guéant contre les étrangers, les migrants, les Arabes et les Noirs seront bannies?»
«Je voudrais ajouter, à ce propos, moi, Rachida Dati, que mon parti est pire que celui du Borgne! Regardez comment je viens encore d’être évincée de mon investiture à la députation dans le second arrondissement parisien. C’est la préférence nationale gauloise! C’est Fillon le bon filon! Alors, adversaires socialistes, ce n’est pas la peine de faire ce qu’ont fait ceux que je croyais miens: utiliser des femmes issues de l’immigration, comme «Kirikou», «la plus pute et soumise que jamais» et moi, pour dorer et embellir un essaim d’abeilles plus virulent que le Front du Brogne!»
«La Gauche qui reviendrait au pouvoir en France! C’est vite dit! Moi, le Grand Général, je vous le dis! J’ai traité les Français de veaux, souvenez-vous, car ils vont là où on leur dit d’aller. Il suffit qu’on leur dise que c’est les soldes, c’est le même cinéma: les magasins sont envahis, des queues sous le froid durant des heures, alors qu’ils en feront aucune affaire, c’est les commerçants qui feront des affaires. Même en Angleterre, on faisait courir toute une population pour attendre avec excitation devant les librairies «Les Aventures de Harry Potter», ce petit sorcier et magicien des livres! Je pensais que seuls les Africains croyaient à la sorcellerie et la pratiquaient!» Je voudrais pour ma part tirer mon chapeau à Eva Joly, qui, dans le cadre ambiant de campagne présidentielle qui règne en France en ce moment, a fait une proposition réaliste; elle propose qu’au niveau de la pratique religieuse, des jours fériés soient institués pour les Juifs et pour les Musulmans, comme c’est le cas déjà pour les «chrétiens» (et non pas «catholiques» comme elle l’énonçait).
vendredi 13 janvier 2012
