De nombreux fidèles musulmans se rendront dans les différents points de prière de Yaoundé, pour célébrer cet évènement
Une fête à deux visages
Ce vendredi 27 novembre 2009, les nombreux fidèles musulmans se sont rendus dans les différents points de prière de la capitale camerounaise, Yaoundé, pour une prière communautaire. Les différents muftis (Guide de prière) ont insisté dans leurs homélies, sur l’importance pour le musulman de toujours rechercher le pardon du Dieu tout puissant. Une recherche qui passe par le respect des autres et le fait de privilégier de façon constante de la paix et de la sécurité. La fête du mouton connaît deux réalités au Cameroun. Dans les régions du grand nord (Adamaoua, Nord et Extrême nord), la fête est une réalité coutumière et profondément ancrée dans les habitudes. Dans la partie sud du pays où les fidèles musulmans ne sont pas les plus nombreux, la fête est plus une manifestation générale de société. Les musulmans la célèbrent religieusement, les non musulmans la célèbre dans la perspective de consommer un bon plat de mouton. Dans les deux cas, très peu de gens connaissent le sens profond de l’évènement.
Une fête ancrée dans la tradition des deux religions monothéistes
La fête du mouton, appelé aussi Aïd al-kabir, l’Aïd kebir ou Aïd al-Adha, qui signifie littéralement « la grande fête » est la fête la plus importante de l’islam. Dans plusieurs pays de l’Afrique musulmane comme le Mali, le Niger, le Sénégal, le Bénin et le nord du Cameroun la fête de l’Aïd EL Kebir est appelée Tabaski. Une partie des Amazighs en Afrique du Nord la nomme Tafaska. Selon l’histoire, la fête de l’Aïd EL Kebir commémore l’asservissement d’Ibrahim (Abraham) à Dieu qui lui a ordonné de sacrifier son fils Ismaël. Ibrahim n’hésitant pas à sacrifier son fils Ismaël pour montrer sa soumission à Dieu est pour les musulmans le modèle du croyant, étant aussi le premier musulman et le messager de Dieu. Le message du prophète Muhammad retourne aux traditions d’Ibrahim c’est pour cela que les musulmans célèbrent l’Aïd al-Kebir.
Jour de célébration soumis aux contraintes du calendrier musulman
Cette fête appelée aussi la « Fête du Sacrifice » ou fête du mouton marque la fin du pèlerinage (Al Hajj), elle a lieu chaque année le 10 du mois de Dhou Al Hijja qui est le dernier mois du calendrier musulman. Cependant, tel qu’il est traditionnellement établi, le calendrier musulman ne permet pas de connaître de manière précise, à l’avance, les jours de célébration d’événements tels que le premier jour du ramadan, ou l’Aïd al-Fitr. Ainsi, le jour de célébration de l’Aïd el-Kebir varie géographiquement selon le moment où la pleine lune est observée. Pour l’année 2009/1430 le jour de la fête (10 Dhou Al Hijja 1430 de l’hégire) a été fixé au 28 novembre 2009 plus au moins un jour selon les pays. Au Cameroun, la commission du croissant lunaire a fixé cette date à ce jour du 27 novembre.
Des règles strictes à respecter
La célébration de la fête du mouton obéit à certaines règles de bienséance. Une des bonnes manières lors du jour de l’Aïd est de prendre le bain rituel avant de se rendre à la prière, et surtout de manger quelque chose. Les musulmans sont aussi invités à chanter la gloire de Dieu sur le chemin de la prière, échanger des paroles convenables avec les autres personnes, se revêtir de ses plus beaux vêtements et enfin prendre un chemin différent en rentrant de celui qu’il a emprunté en venant à la prière. Evidemment ces règles varient dans leurs applications en fonction des régions et des cultures. Cette fête qui est plus qu’un simple événement religieux est l’occasion pour se rencontrer avec la famille et les proches, elle est aussi synonyme de partage et de générosité envers les pauvres et les nécessiteux. Au Cameroun c’est une grande occasion où les musulmans et les non musulmans se retrouvent pour consommer le mouton.
