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La FIDH s’inquiète de la «détention arbitraire» de Célestin Yandal

Le président du Collectif des jeunes de Touboro dans la région du Nord, est aux arrêts depuis le 23 novembre…

Le président du Collectif des jeunes de Touboro dans la région du Nord, est aux arrêts depuis le 23 novembre 2013 pour son opposition à des actions du Lamido de Rey Bouba, Aboubakary Abdoulaye

L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’homme, programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) a publié une note hier, le 26 juin, où il s’inquiète de la «poursuite de la détention arbitraire et du harcèlement judiciaire de M. Célestin Yandal, président du Collectif des jeunes de Touboro», l’un des arrondissements du département du Mayo Rey dans le nord du Cameroun.

L’Observatoire met notamment en exergue le fait que Célestin Yandal, pour la cinquième fois consécutive, n’a pu comparaitre devant le procureur de Tcholliré (chef-lieu du département du Mayo Rey) dans le cadre de son procès le 19 juin 2014. Le président de l’association des jeunes de Touboro est en détention préventive à la prison centrale de Garoua depuis le 5 décembre 2013.

Selon les faits qui lui sont imputés par les autorités judiciaires, explique la FIDH, Célestin Yandal est poursuivi pour cinq chefs d’inculpation. Deux relèvent du juge d’instruction et trois du procureur. Le premier l’accuse de «tentative d’assassinat d’un certain Abdou, l’un des hommes de main du Lamido de Rey Bouba» (arrondissement du département du Mayo Rey), et «vol aggravé chez un Dogari (soldat du Lamido), qui déclare que M. Yandal et ses collègues l’auraient agressé et lui auraient dérobé 92 000 FCFA».

Le procureur quant à lui charge le président des jeunes de Touboro pour : «destruction des effigies du Chef de l’Etat pendant les élections législatives et municipales du 30 septembre 2013», «destruction de la barrière du Lamido de Rey-Bouba» et «menaces simples et violation du domicile d’un chef Djavor». Célestin Yandal a d’abord été détenu à la gendarmerie de Ngaoundéré dans la région de l’Adamaoua du 23 novembre au 5 décembre 2013, avant d’être transféré, dans la nuit du 5 décembre 2012 à 2 heures du matin, de Ngaoundéré à Tcholliré. Depuis, il est en détention à la prison centrale de Garoua attendant les débats dans le cadre de son procès.

La FIDH soutient, d’après les éléments en sa possession, que Célestin Yandal a été arrêté par abus de pouvoir de la part du Lamido de Rey Bouba, Aboubakary Abdoulaye, qui est par ailleurs l’un des vice-présidents du Sénat camerounais. Ce dernier aurait voulu faire arrêter «quatorze jeunes de cette localité pour troubles à l’ordre public à Touboro lors d’altercations avec les hommes de mains du Lamido qui étaient venus racketter les populations de cette localité», explique l’Observatoire. La Fédération a alors exigé que soit libéré M. Yandal «de manière immédiate et inconditionnelle car sa détention est arbitraire en ce qu’elle ne vise qu’à sanctionner ses activités de défense des droits de l’Homme». La requête a été adressée au président de la République du Cameroun.

La position de la FIDH sur Célestin Yandal

Célestin Yandal a été arrêté le 23 novembre 2013
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