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La FIDH s’inquiète des menaces formulées à l’encontre de Mme Maximilienne Ngo Mbe

Par la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) Description de la situation: L'Observatoire a été informé par…

Par la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH)

Description de la situation:
L’Observatoire a été informé par le Réseau des Défenseurs des Droits de l’Homme en Afrique Centrale (REDHAC) des menaces formulées à l’encontre de Mme Maximilienne Ngo Mbe, directrice exécutive du REDHAC et secrétaire exécutive de l’association Solidarité pour la promotion des droits de l’Homme et des Peuples (PRODHOP).

Selon les informations reçues, dans un article publié en ligne le 27 février 2015 par le groupe Afrique Média, Mme Ngo Mbe a été accusée, à travers ses actions au sein du REDHAC, de forcer « le gouvernement camerounais d’inclure l’homosexualité dans la constitution alors qu’elle-même n’est pas homosexuelle et a des enfants ». L’article a prôné sa déportation du Cameroun, en ces termes « expulsez les et combattez les avec la dernière énergie ».

Plus récemment encore, le 1er mars au cours de l’émission « Débat panafricain », affiliée au groupe Afrique Média, M. Banda Kani, président national du Nouveau mouvement populaire (NMP) a déclaré que tous les rapports présentés par le REDHAC sur les droits humains au Cameroun et en Afrique centrale « sont écrits par la France et les Américains qui les lui donnent pour sa lecture et en retour lui versent des énorme sommes d’argent ».

Dans cette même émission, Jules Njawé, leader du Mouvement pour la jeunesse panafricaine (MJP), a déclaré : « le REDHAC ne devrait pas exister. Si le gouvernement ne fait rien, ils vont s’en occuper tout comme cela a été fait pour l’activiste des droits de l’homme assassiné à bout portant en Russie [faisant référence à Boris Nemstov, leader de l’opposition russe, assassiné le 27 février 2015]. Ils iront même jusqu’à brûler le REDHAC, s’il le faut ».

Auparavant, le 23 février, au cours de l’émission télévisé «Le Mérite Panafricain» affiliée au groupe Afrique Média, les panélistes ont accusé Mme Ngo Mbe «une personne sans cervelle», d’être «financée par les Américains et les Occidentaux». M. Parfait Ndom a poursuivi «qu’est ce qu’elle en sait des droits de l’Homme? Mme Maximilienne marche d’ambassade en ambassade. Elle a une ONG qui s’occupe des homosexuels».

L’Observatoire tient à rappeler les nombreuses menaces pesant sur les défenseurs des droits de l’Homme dans le pays et notamment les défenseurs des droits des personnes LGBTI
ainsi que les défenseurs qui luttent contre la corruption ou l’impunité. L’Observatoire a ainsi documenté plusieurs cas de harcèlement judiciaire et détention arbitraire ces dernières années.

L’Observatoire s’inquiète et dénonce fermement la multiplication des menaces et des agressions visant Mme Maximilienne Ngo Mbe, qui visent manifestement à entraver les actions de défense des droits de l’Homme de celle-ci.

En conséquence, l’Observatoire demande aux autorités camerounaises de prendre immédiatement toutes les mesures nécessaires pour assurer la protection de Mme Maximilienne Ngo Mbe et de sa famille et de mener sans délais une enquête exhaustive, indépendante, effective, rigoureuse, impartiale et transparente quant aux faits décrits ci-dessus, afin d’identifier les responsables, de les traduire devant un tribunal indépendant, compétent et impartial conformément aux instruments internationaux et régionaux de protection des droits de l’Homme, et d’appliquer les sanctions pénales, civiles et/ou administratives prévues par la loi.


Rappel des faits:
Mme Maximilienne Ngo Mbe est régulièrement la cible de menaces et de harcèlement directement lié à ses activités en faveur des droits de l’Homme.

Ainsi, depuis 2010 Mme Ngo Mbe a été victime de vols répétés de ses ordinateurs, téléphones portables, papiers d’identités, permis de conduire et documents de travail. Les menaces verbales et le harcèlement téléphonique de Mme Ngo Mbe et certains membres de sa famille, n’ont quant à eux pas cessé depuis 2008.

En septembre 2012, la nièce de Mme Ngo Mbe a été enlevée et violée à la sortie de l’école. Selon les informations reçues, les ravisseurs auraient confondu cette dernière avec la fille de Mme Ngo Mbe.

De même en avril 2013, des individus non identifiés ont tenté d’enlever le fils de Mme Ngo Mbe alors qu’il se trouvait à l’école. A la même époque Mme Ngo Mbe faisait également l’objet de harcèlement téléphonique aurait également été victime de filatures et d’écoutes téléphoniques et d’autres actes d’intimidation de la part des services de renseignement.

Maximilienne Ngo Mbe, Présidente du Redhac
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