Par Kakadoundiaye
Le groupe terroriste BOKO-HARAM qui avait, il y a quelques mois, enlevé plusieurs centaines de fillettes de leur école, ce qui avait suscité un mouvement compassionnel et médiatique dans le monde entier, mouvement vite retombé, qui a renouvelé sur d ‘autres sites la guerre et l’enlèvement en particulier au Cameroun vient de fondre sur la ville de Baga à l’extrême nord du Nigeria où était caserné un régiment de l’armée nigériane qui a pris la fuite laissant tous les villages de la région à la merci des pillages et des tueries.. » A l’heure actuelle, de tous ces villages, Mile 3, Baga, Doron, Bunduram, etc., la population fuit. Il n’y a pas de moyens de transport. Ceux qui ont fui par le lac avec des bateaux, on ne sait pas ce qu’ils sont devenus. Tous les environs sont contrôlés par Boko Haram, donc les autres ont fui à pied en direction de Maiduguri, par différents chemins dans la brousse» témoigne sur RFI un habitant.
Déjà, en avril 2014, Baga, point stratégique, avait été attaquée. « Selon les déclarations des habitants, le 22 avril, à l’aube, l’armée attaque la mosquée de Baga où s’étaient retranchés les jihadistes. La fusillade se poursuit en plein centre-ville. Lors de l’affrontement, un incendie se déclare, il détruit le marché et plus de 300 maisons. Selon des témoignages d’habitants, les militaires nigérians ouvrent le feu sur la population, sans discernement.
Une fois encore une armée nationale est défaite et se délite complètement face à un adversaire résolu, comme l’armée malienne face aux touaregs de l’Azawad ou l’armée centrafricaine face à la Sekela, démontrant que les armées africaines sont pour la plupart non des armées ayant à faire face à d’éventuelles agressions, mais des moyens de promotion et de pillage.
Il semble cependant ici que l’on ait affaire à un tout autre phénomène ; celui de la première guerre climatique.
Baga sur le lac Tchad est en effet un village qui depuis plus d’une décennie voit le lac s’ assécher face à la montée des températures, jusqu’à ne représenter que moins de la moitié de ce qu’il fut, raréfiant d’autant la pêche et la rendant donc insuffisamment productive. D’où le lent exil des hommes vers le sud du « bec de canard » laissant aux femmes de plus en plus larges étendues de territoires désertifiés où elles devront vivre avec le seul argent que les hommes seront susceptibles de leur envoyer.
Baga et ses environs, aux mains des terroristes risque donc de devenir une zone de contrôle d’où il sera d’autant plus difficile à déloger que Djamena où règne un tyran sourcilleux, est à portée de fusil , que le Cameroun, ou règne un despote ombrageux, à portée d’obus et que le Niger où la France a investi sa puissance nucléaire tout proche .
A la large échappe sahélienne ( Maroc, Mauritanie, Libye, Algérie, Mali, Tchad) où les différents narco-terroristes sévissent et séviront longtemps encore il faut ajouter maintenant ces territoires du lac en voie d ‘assèchement Cameroun, Nigéra, Tchad, RCA et Niger; Bref c ‘est la moitié de l’Afrique au Nord de l’équateur qui est touché soit un territoire grand comme deux fois l’Europe.

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