Par Idriss Déby Itno, Président de la République du Tchad, Président en exercice de la CEEAC
Discours d’ouverture de la Session Extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement du COPAX; Yaoundé, 16 février 2015.
Les assises qui s’ouvrent aujourd’hui à Yaoundé sur la lutte contre Boko Haram, comme tout le monde le sait, depuis essentiellement l’année 2013, le groupe terroriste nigérian Boko Haram a étendu ses actions sur le Cameroun, menaçant de ce fait la stabilité de l’ensemble de la communauté. Ses actions se traduisent par les prises d’otages, les tueries aveugles et sauvages des civils innocents, le sabotage et la destruction des infrastructures, les pillages des biens, etc.
Le paradoxe de ces attaques est que ce sont les populations de confession musulmane, pour lesquelles cette nébuleuse prétend combattre, qui en paient le plus lourd tribut. C’est pour faire face à cette menace, en guise de solidarité avec la République s ur du Cameroun que mon pays a pris ses responsabilités en envoyant un important contingent militaire dans l’Extrême-Nord de ce pays.
Après les initiatives régionales prises par la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT), la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et l’Union Africaine, il était temps que notre communauté apporte aussi sa contribution à cette lutte.
Notre présence, forte présence, me convainc de l’engagement de la CEEAC à jouer son rôle en se référant aux dispositions du protocole du Copax et du pacte d’assistance mutuelle entre nos Etats membres.
Excellences, Mesdames, Messieurs,
La guerre que nous impose Boko Haram aujourd’hui est une formidable opportunité de raffermir nos liens de solidarité et d’intégration face aux menaces sécuritaires. Nous pouvons nous rendre à l’évidence qu’il est difficile pour nos Etats de faire face à cette menace isolément. Je puis vous dire seulement que mon pays le Tchad, est résolument inscrit dans cette logique panafricaniste. Notre intervention au Mali et dans d’autres théâtres d’opérations en est l’illustration.
Nous exhortons particulièrement nos Etats-membres qui ne sont pas encore touchés par le terrorisme à apporter une grande attention à cette question et à manifester leur solidarité agissante aux pays touchés par les actions de la secte Boko-Haram.
Nous invitons également la communauté internationale à apporter tout son soutien: matériel, diplomatique, financier, logistique et humanitaire, aux efforts de la CEEAC et de ses Etats pour combattre Boko Haram.
Mon souhait est que nos travaux puissent déboucher sur des actions immédiates et concrètes, à entreprendre dans la lutte contre Boko Haram.
Boko Haram doit savoir que, comme disait le stratège chinois Sun Tzu: « la guerre est semblable au feu. Lorsqu’elle se prolonge, elle met en péril ceux qui l’ont provoqué ». Boko Haram n’aura pas droit de cité en Afrique Centrale.

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