Par François Zoomevele Effa
Monsieur Le Président,
C’est avec une immense douleur que je vous adresse mes condoléances les plus attristées pour ce drame inqualifiable qui s’est produit dans votre pays, votre capitale, causant la mort atroce de ces douze personnes, blessant gravement tant d’autres. Des lettres de condoléances, vous en avez eu des tas, même si les médias ne parlent que de celles des grands comme vous, surtout des personnalités occidentales, alors que tous les Présidents Africains ont fait la même chose, diplomatie oblige!
Monsieur, un proverbe africain dit de ne pas regarder là où l’on est tombé, mais de ce qui a provoqué cette chute, afin de ne plus être victime du même accident. C’est pourquoi je me permets, malgré le tohu-bohu ambiant, de vous apporter certaines analyses qui ne vous feront sans doute pas plaisir, mais dont il faut tenir compte à l’avenir, afin d’éviter ce genre de carnage. La liberté qui fait partie de vos fondements républicains n’a pas le même sens, la même portée et les mêmes valeurs dans le monde, dans le monde des autres.
Tout vient sans doute de là, vous avez une telle haute opinion de vous en Occident que vous «mondialisez »ce qui vous arrange. Tenez, les guerres que vous appelez mondiales, n’étaient en fait que celles contre votre voisin, l’Allemagne qui vous menaçait. Et vous nous avez enrôlé de force dans ces conflits, nous autres africains que vous colonisiez, faisant de nous de la chair à canon, nous affublant de ce ridicule titre de tirailleurs sénégalais. La ségrégation s’est étendue jusqu’au paiement des pensions militaires, une honte qui n’émeut personne jusqu’à ce jour.
Non, Monsieur le Président, je ne m’éloigne pas du sujet, c’est pour mieux vous faire comprendre que vous avez des valeurs que vous imposez à tout le monde, mais à géométrie très variable. Vous avez le monopole de votre démocratie que vous imposez comme modèle aux autres nations. Si le sacré et le religieux sont devenus obsolètes chez vous, il y a des peuples pour lesquels c’est important. Il y a, ne vous en déplaise, une tendance prononcée à mépriser, à rabaisser certaines valeurs et croyances chez vous. Loin de légitimer ou d’excuser les actes odieux et ignobles de ces criminels qui sévissent aussi tous les jours en Afrique, il faut dire aussi que c’est à force de stigmatiser quelques-uns dans ce qu’ils ont souvent d’intime, leur amour propre, que certains drames commencent.
Depuis un certain temps, c’est un certain amalgame sur l’islam, les islams et les musulmans. Des voiles des femmes aux mosquées interdites de construction, jusqu’aux petits pains aux chocolat de la droite décomplexée. Il y a dans votre pays des élites qui cultivent cela comme monsieur COPE des petits pains, ZEMMOUR qui distille sa haine raciste et islamophobe, sans oublier le champion du racisme qui a été récompensé par son entrée à l’Académie française: Finkel-machin, .Avec la complicité d’un autre soi-disant philosophe ,BHL, votre pays est allé assassiner Kadhafi, laissant le désordre et la guerre qui y règnent jusqu’à ce jour, sans oublier l’assaut en Côte d’Ivoire contre Laurent GBAGBO.
Monsieur Le Président, imaginez un seul instant qu’on interdise en Afrique de s’habiller à l’occidentale, de ne plus construire d’église ou de supprimer les clochers comme on interdit les minarets chez vous! Il serait bien qu’il y ait aussi beaucoup d’émotions aussi pour ce bébé à qui on a refusé une sépulture dans ce cimetière interdit aux Roms, et que Monsieur votre Premier Ministre ne s’occupe pas que de Dieudonné.
Vous êtes sans doute indifférents des livres infamants que vos proches écrivent sur vous et des films qui vont être réalisés à ce propos. Mais, il y a des peuples qui ne le font et n’acceptent pas cela. Tant que votre mariage pour tous refuse de s’appliquer aux polygames, et que vous voulez imposer l’homosexualité comme valeur mondiale, il y aura des frustrés qui commettront des exactions fatales. Beaucoup ne comprennent pas qu’il soit normal de s’engager comme mercenaire pour aller commettre des crimes en Afrique, et que l’on ne s’inquiète que des jihadistes contemporains en Syrie…
Monsieur le Président, ce n’était que des constats et des conseils accompagnants mes sincères condoléances. Faites en ce que vous voulez, mais faites quelque chose, vous le pouvez.
