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L’agriculture et la pêche au service de la COP22 à Marrakech

Selon le ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime du Maroc, ce secteur d'activité constitue une solution contre le…

Selon le ministre de l’Agriculture et de la Pêche maritime du Maroc, ce secteur d’activité constitue une solution contre le changement climatique

C’est l’un des ministères les plus importants et les plus porteurs en matière d’économie marocaine : le ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime. C’est aussi l’un des points, des plus essentiels, à mettre au centre de la COP 22 prévue en novembre prochain à Marrakech, a indiqué le chef de ce département ministériel au Maroc, Aziz Akhannouch. Il était face à la presse mardi, 06 septembre 2016, dans les locaux de son ministère.

« Dans le cadre de la COP22, on va essayer de partager notre expérience avec les autres. Nous voulons mettre l’agriculture au centre des réflexions sur le climat », a-t-il déclaré.

L’expérience du Maroc

Très important au Maroc, le secteur agricole représente environ 8,7 millions d’hectares. 1,5 millions d’exploitation agricole. 32% des emplois. 20% des exportations.

C’est en 2008 que le royaume a lancé le plan « Maroc vert ». Un plan de développement de l’agriculture qui a permis d’améliorer la productivité, d’augmenter la semence, la production végétale et la production animale, entre autres. Au centre de cette équation : l’investissement, puisque le budget alloué à l’agriculture au Maroc est de 11 milliards de Dirham, soit un milliard d’euros par an (environ 655 milliards de F Cfa).

La pêche, autre secteur important ouvert sur l’export. 85 000 emplois dans le domaine pour 22 ports de pêche. 1 million 400 mille tonnes pour la sardine, le Maroc étant le premier producteur et exportateur de ce produit alimentaire dans le monde. Ce qui a contribué à faire grimper les exportations en 2015 de 2 milliards de dollars contre 1,2 en 2007. C’est dire qu’ « on a presque doublé », fait remarquer Aziz Akhannouch.

Le projet triple A et la COP22

« C’est un bouquet de solution pour la problématique de l’adaptation qui sera soulevée lors de la COP22 prochaine », a souligné Aziz Akhannouch. « Cette COP c’est la COP de l’Afrique. On veut aussi que ce soit la COP de l’agriculture. Aujourd’hui, on essaie de pousser pour que l’adaptation puisse être financée avec des projets concrets ». Pour lui, un plan d’adaptation agricole en Afrique nécessite forcément une réforme dans les secteurs de l’eau et de l’alimentation.

L’exportation du Maroc vers l’Afrique : où en est-on ?

Il y a moins d’une année, l’été dernier, le ministre marocain de l’Agriculture recevait son homologue du Cameroun dans le cadre de la coopération entre les deux pays. « Nous avons élaboré un travail triangulaire avec l’Agence française de développement (AFD) sur un projet de conseil agricole. pour apporter le savoir aux agriculteurs », a rassuré Aziz Akhannouch.

Avant, le Maroc avait pour tradition d’exporter vers Europe, et pour premiers clients, la Russie, les Etats-Unis et le Canada. Mais, « depuis maintenant trois à quatre ans, je pense que de bonnes perspectives se sont ouvertes devant le marché marocain à travers l’accessibilité d’exporter des produits de bonne qualité en Afrique par le passage du Sud ou par une plate-forme que nous voulons faire avec nos amis ivoiriens à Abidjan pour pouvoir distribuer dans les régions. On est encore dans l’élaboration de la logistique mais c’est important d’arriver sur certains marchés comme le Cameroun parce que nous pouvons aussi apporter des solutions de qualité et de prix avec la logistique qui va se développer de plus en plus», explique le ministre marocain de l’Agriculture. En effet, depuis quelques années, « Le Maroc a mis le paquet sur l’investissement, l’accompagnement de l’économie africaine et les opérateurs sont en train de regarder, les uns et les autres, ce qu’ils peuvent faire dans chaque pays, et voir comment ils peuvent contribuer ».