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L’armée camerounaise en rangs serrés dans l’Extrême Nord

De nombreuses unités ont été déployées dans la partie septentrionale du pays pour juguler les attaques qui se multiplient en…

De nombreuses unités ont été déployées dans la partie septentrionale du pays pour juguler les attaques qui se multiplient en provenance du Nigéria voisin (Boko Haram)

Le Cameroun a déployé de nombreuses unités de l’élite de l’armée dans la partie septentrionale du pays pour tenter de juguler la menace Boko Haram qui semble se préciser au fil des semaines. A Yaoundé, le week-end dernier, du matériel lourd a été convoyé dans l’Extrême-Nord, zone en proie aux attaques terroristes à répétition depuis près de deux ans. Si le Nigéria a demandé et obtenu des puissances occidentales le soutien pour venir à bout de la secte islamiste Boko Haram, le quotidien Le Jour croit également savoir que le ministre camerounais de la Défense a reçu, durant le week-end du 24 au 26 mai 2014, des experts américains du renseignement.

Jusqu’à présent, le Cameroun a toujours réfuté constituer une base arrière de Boko-Haram, laquelle secte semble plutôt vouloir prouver le contraire à travers ses actions qui donnent à voir le Cameroun comme un petit poucet face à ce groupuscule. Dans la nuit du 04 au 05 avril 2014, trois religieux ont été enlevés dans l’Extrême-Nord alors que le chef de l’Etat camerounais se trouvait en Belgique. Il n’y a encore aucune nouvelle sur ce rapt depuis lors. Le 17 mai dernier, au moment où se tenait à Paris un Sommet sur la sécurité au Nigéria en compagnie des chefs d’Etat du Nigéria, du Cameroun, du Bénin, du Niger et du Tchad, un soldat camerounais a été tué au cours de l’enlèvement de 10 Chinois travaillant sur un projet routier. L’ambassade de la République populaire de Chine au Cameroun a demandé par la suite à ses compatriotes travaillant sur le chantier de la route Waza-Dabanga de cesser les travaux, tant que les 10 Chinois ne seront pas retrouvés. Toutes choses qui ont amené le chef de l’Etat camerounais, sous un air martial qui ne lui est pas habituel, à déclarer la guerre à Boko Haram.

Le Cameroun ne veut donc plus faire l’économie de ses forces pour résoudre ce problème qui mine son image et qui pourrait freiner les investissements étrangers au moment où le Pays en a besoin pour ses projets de développement. Parce que les autorités gouvernementales ont toujours déclaré être opposées à tout droit de poursuite sur le territoire camerounais, le Cameroun est ainsi en train d’assumer sa position. Interrogé sur Radio France Internationale le 28 mai 2014, le ministre de la Communication du Cameroun, Issa Tchiroma Bakary a réitéré le fait que les accords convenus avec le Nigéria « confinent chaque pays dans son territoire » avec échange des informations. Après Bakassi, le problème Boko Haram est certainement le second défi de sécurité auquel le Cameroun se trouve confronté ces dernières décennies.

Toutes les forces camerounaises sont mobilisées dans la partie septentrionale du pays, y compris l’armée de l’air
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