Le bitumage de cette route, qui fait partie du tronçon Lagos-Mombassa, est presque achevé
Grâce au bitumage en cours de l’axe Bamenda-Enugu, un tronçon de la Transafricaine Lagos-Mombasa faisant partie d’un programme de corridors routiers en construction par l’Union africaine (UA) pour permettre l’intégration économique du continent, il est évident que l’accroissement de ces échanges va s’accélérer. C’est un projet qui mobilise des financements d’institutions financières internationales à l’instar de la Banque africaine de développement (BAD) dont les interventions, de l’avis de son représentant résident au Cameroun Racine Kane, amènent à « se focaliser essentiellement sur le renforcement des infrastructures, mais également l’amélioration du renforcement des capacités ». Bien plus que les deux pays voisins, ce corridor permettre d’établir une liaison directe entre la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) puis la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) à laquelle le Cameroun appartient et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui compte le Nigeria parmi ses membres. Côté camerounais, c’est une réalisation notamment inscrite sous l’égide du Plan directeur consensuel des transports en Afrique centrale (PDCT-AC) ou stratégie de financement élaborée par la CEEAC en vue de combler le déficit criant d’infrastructures dans cette zone réputée la moins économiquement intégrée du continent.
Oublié le conflit frontalier ayant opposé Yaoundé et Abuja après l’occupation nigériane en 1993 de la presqu’île camerounaise de Bakassi rétrocédée 15 ans plus tard au terme d’une longue bataille judiciaire et diplomatique impliquant l’arbitrage des Nations Unies, le Cameroun ne fait point mystère de son intérêt pour l’important marché de 170 millions de consommateurs de son voisin nigérian. Stimulé depuis 2009 par l’organisation par le ministère du Commerce de journées économiques et commerciales dans des villes nigérianes, le commerce entre les deux pays connaît en ce moment un niveau élevé inédit, de sorte que le Nigeria a ravi au cours des trois dernières années à l’Union européenne la place de premier fournisseur du Cameroun.
