Ali Bongo a choisi de faire le ménage lui-même, mais tout se décidera au prochain conseil des Chef d’Etat de la sous région
Premier acte fort pour Ali Bongo
Le moins qu’on puisse dire c’est que Libreville a pris les devants, pour étouffer le scandale financier de la Banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC). Tard dans la nuit du 19 octobre il a pris la résolution de limoger le gouverneur gabonais, Philibert Andzembe.
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Communiqué du conseil des ministres du Gabon |
Le gouvernement décide aussi de faire arrêter les fonctionnaires gabonais de la BEAC, résidant sur le territoire national, présumés impliqués dans cette affaire et de faciliter les enquêtes des cabinets d’audits mandatés par la BEAC ainsi que les investigations de la brigade financière française auprès de qui la BEAC a porté plainte. Selon certaines sources, d’autres cadres de nationalité gabonaise travaillant pour la Banque au bureau de paris auraient aussi été arrêtés.
Une défense peu convaincante
Suite aux révélations du magazine jeune Afrique à propos du scandale financier au sein de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale, Philibert Andzembe, avait accordé une interview au quotidien gouvernemental Cameroon Tribune du mardi 22 Septembre 2009. Il reconnaît en cette circonstance:
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Philibert Andzembe |
Il s’est ainsi défendu des accusations portées contre lui, mentionnant son implication dans la recherche des responsables.
Un sacrifice pour sauver les accords de Fort Lamy ?
Mais déjà dans les nombreux médias de la sous région, des voix s’élevaient pour dénoncer la gestion gabonaise de la banque centrale. Une situation si grave que le président Ali Bongo alors qu’il n’était même pas encore investi a rencontré plusieurs dirigeants de la sous région, dont le camerounais Paul Biya. On comprend aujourd’hui que ce problème aurait été au c ur des discussions qu’ont eu les deux hommes. Selon des observateurs, le président nouvellement intronisé du Gabon a voulu envoyer un signal fort à ces pairs de la sous région. Il a choisi de faire le ménage lui-même, plutôt que de laisser le conseil des chefs d’Etats gérer le problème. Une telle éventualité aurait entrainé d’autres implications. Les accords de Fort Lamy (actuel Ndjamena) qui entre autres, attribuent d’office la fonction de gouverneur de la BEAC à un gabonais sont fortement remis en cause aujourd’hui. Le Tchad, le Congo et surtout la Guinée équatoriale qui aujourd’hui réunissent à eux seuls près de 70% des réserves de la Banque posent de plus en plus le problème de la révision de cette répartition.
Ali Bongo aurait-il sacrifié son compatriote pour sauver le prestige sous régional du Gabon ? Le prochain conseil des Chef d’Etat de la sous région sera déterminant. En poste depuis le 6 juillet 2007, Philibert Andzembe avait déjà été mis en difficultés suite aux placements à risques qui avaient fait perdre plus de 300 milliards de francs CFA à la banque. C’est le défunt président Omar Bongo qui avait sauvé sa place lors d’un sommet extraordinaire de la CEMAC organisé le 30 janvier dernier à Libreville.
