Pour sa deuxième participation à la Can, le Mena à pour objectif de franchir le premier tour
Quand on demande à Gernot Rohr quels sont les atouts de la sélection qu’il entraîne, il répond invariablement : « La force de mon équipe, c’est le mental, la combativité. Cette équipe a une vraie force collective et de l’agressivité. L’ambiance monte ici. On s’entraîne devant 10 000 spectateurs et jouant devant 50 000. Il y a des affiches 4×3 partout dans Niamey. Avant de s’envoler pour l’Afrique du Sud, on a été reçus au palais présidentiel par le Président, le Premier ministre et le ministre des Sports. Tout le pays est derrière son équipe ». Une exhortation générale à tel point que dans le cadre de la campagne de mobilisation des ressources financières additionnelles pour le Mena – en vue de la Can 2013 – le ministère des Sports et la Fédération nigérienne de football ont organisé jeudi 3 janvier dernier un « téléthon » au Palais des congrès de Niamey. Sur instruction du président de la République, Issoufou Mahamadou, l’Etat a déjà débloqué un milliard de Fcfa (environ 1,5 million d’euros) pour aider l’équipe qui ira défendre ses chances en Afrique du Sud à partir du 19 janvier. De leur côté, les parrainages de sociétés et offices s’élèvent à 600 millions de F Cfa. Il s’agissait à travers cette collecte de fond de boucler le budget de la préparation et de la campagne du Mena, estimé à 2,325 milliards de F Cfa. Une fois le budget de la participation du Mena bouclé, le Niger a battu le Togo (3-1) en match de préparation à Niamey, le 5 janvier. Lors de la rencontre retour, joué le 13 janvier à Lomé, les Eperviers du Togo, sans Emmanuel Adebayor, ont su trouver les ressources pour dominer le Niger (2-1).
Après avoir participé à la Can 2012 au Gabon et en Guinée Equatoriale, la première de son histoire, le Niger va donc s’attaquer à sa deuxième Can. Pour y arriver, le Mena a du se débarrasser de la Guinée pour décrocher son billet. Une performance qui montre la bonne forme de la sélection nigérienne qui ne cesse de progresser. Pour sa deuxième participation, le Mena a hérité d’un groupe B compliqué avec le Ghana, le Mali (3e de la dernière édition) et la RD Congo. Le premier match contre les Aigles de Patrice Carteron sera capital pour envisager les quarts de finale. Car ensuite, un duel d’outsiders attend le Niger face à la RD Congo pour finir avec le favori de la poule, les Black Stars du Ghana. Pour réussir à se qualifier, le Mena a tout mis en oeuvre avec la présence de sa star Moussa Maazou qui a évolué dans différents clubs européens, notamment le CSKA Moscou ou encore Monaco et qui sera le leader et buteur de cette sélection qui rêve de faire chuter des favoris pour franchir un palier. Le sélectionneur du Niger a aussi souligné l’importance de la doublure des postes pour se préparer à des éventuelles blessures ou des suspensions. L’ancien entraîneur du Gabon compte sur cet esprit collectif pour réaliser des exploits comme a pu le faire la Zambie d’Hervé Renard. « Je suis de ceux qui pensent que ce qui compte, c’est le collectif et pas l’un ou l’autre des joueurs. On l’a vu avec la Zambie l’an dernier, c’est le collectif avant tout », a-t-il expliqué.
En terre Sud africaine, les Nigériens auront surtout pour ambition de faire mieux qu’en 2012. Lors de cette édition, le Niger était reparti bredouille avec zéro point au compteur à la fin des trois journées de la phase de poule. Ce qui coûta sa place à Harouna Doula et son conseiller Rolland Courbis. Après avoir fait le ménage dans l’encadrement, le président de la Fédération nigérienne Djibrilla Hima Hamidou qui a confié les clés de la maison au technicien Franco-allemand Gernot Rohr espère être récompensé de ses efforts en voyant son pays passer au moins les poules.
Emile Zola Ndé Tchoussi
