Le protectionnisme en Afrique centrale, «c’est de bon ton»

L'agrément Cemac récemment accordé à 145 produits camerounais correspond, selon le ministre du Commerce, à ce que font d'autres pays…

L’agrément Cemac récemment accordé à 145 produits camerounais correspond, selon le ministre du Commerce, à ce que font d’autres pays

Réagissant hier dans les colonnes de Cameroon Tribune, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, est revenu sur le récent agrément accordé à 19 entreprises camerounaises pour qu’elles puissent commercialiser 145 produits avec des avantages fiscaux et douaniers dans la Communauté économique des Etats de l’Afrique Centrale (Cemac). « C’est dans le souci de protéger notre espace, comme le font nombre de pays ou d’organisations régionales de par le monde, qu’il a été décidé d’instituer un système d’agrément au bénéfice des produits dits originaires de la Communauté », a-t-il affirmé.

Sur les critères permettant d’accorder cet agrément de la Cemac aux entreprises, le ministre a expliqué que c’est « soi parce que, dans leur process de fabrication, il est fait recours à 100% de matières premières locales, soit parce que, en valeur, la matière locale représente au moins 40%, soit enfin parce que qu’il y est incorporé une valeur ajoutée communautaire supérieure ou égale à 30%. C’est de bon ton et cela coule de source » a déclaré Luc Magloire Mbarga Atangana.

Pour l’instant, c’est donc le savon, les huiles raffinées, les détergents, les tôles de couverture, les vins et spiritueux, la confiserie, la chocolaterie, les ustensiles de cuisine et autres articles de ménages, le thé, les produits de beauté, les eaux minérales, les épices, etc. Les produits qui sont d’ores et déjà ciblés par le comité national d’agrément pour la seconde génération tournent autour des bières et boissons gazeuses, les ciments, les colles industrielles, les emballages industriels, les matelas et jus de fruits entre autres. « Il importe que les opérateurs intègrent de plus en plus la dynamique de l’économie de marché en osant davantage et en se montrant plus entreprenants et plus conquérants, l’Etat étant là pour les soutenir et leur apporter un accompagnement institutionnel, et non se substituer à eux », a indiqué le ministre du Commerce.

Luc Magloire Mbarga Atangana a par ailleurs demandé aux opérateurs d’embrayer sur la réputation du Cameroun sur certaines productions. « Allez donc interroger les consommateurs sur les saveurs aromatiques du café produit et récolté sur nos terres volcaniques ! Interrogez-les par ailleurs sur le goût particulier et la valeur nutritive de notre banane, autrement appelé « fruit aux huit vitamines », ou sur notre ananas « mûri au soleil », par opposition au « poireau », c’est-à-dire, l’ananas d’aspect extérieur vert, importé des autres régions du monde ! Et que dire de la manière dont le poivre de Penja flatte le palais ? Il revient donc à nos opérateurs de mettre en avant ces atouts pour faire la différence, à charge pour les pouvoirs publics d’assurer ensuite le service après-vente », assure-t-il.

Le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana
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