Par Docteur Mathieu Mbarga-Abega, journaliste politique et écrivain à l’International
Comment voulez que je me taise!
L’atmosphère était, on ne peu plus au beau fixe au sommet des chefs d’Etats qui s’est tenu en juin dernier à Yaoundé, capitale politique du Cameroun. 13 chefs d’Etats sur 25 étaient présents à cet important sommet pour sécuriser les eaux territoriales du golfe de Guinée, une première en Afrique subsaharienne (rumeurs sur rumeurs, polémiques et vindictes, Paul Biya l’homme du pays organiseur ne sera pas présent à ce sommet qui était pourtant tenu en terre camerounaise), qu’une partie des médias et internautes s’amusait, s’interrogeait, voire s’extasiait sur l’absence fréquente du président Paul Biya à ce type de rencontre. Mais, signe des temps Paul Biya Le Nnom Guii, était bien présent à son Palais d’Etoudi à Yaoundé accueillant, tour à tour ses frères Chefs d’Etats présents à ce sommet dont l’organisation aux dires de tous, fut un grand succès populaire. Comme l’affirme un invité de marque présent à ce sommet « Le président Paul Biya, a raison d’être très satisfait de son coup politique réussi, quel chef d’Etat africain d’aujourd’hui n’aurait pas aimé que ce sommet se tienne dans son pays ». Dans les couloirs du palais d’Etoudi, le palais de l’Elysée Camerounais, où s’est tenu cet important sommet pour sécuriser les eaux territoriales du golfe de Guinée, les éloges n’étaient pas seulement en off. Officiellement et en maître de cérémonie de ce sommet particulier, Idriss Deby Ino, le président tchadien, a, à maintes reprises féliciter chaleureusement, son frère, le président Paul Biya. Ce dernier, tel qu’on l’a vu sur les images transmises par la Crtv, lui, buvait du petit lait de plaisir. Dans son discours inaugural, le président Paul Biya, s’adressant à ses convives a rappelé avec gravité les défis auxquels sont assignés les pays de CEEAC, CEDEAO et CGG sur la sécurité maritime. « Nous devons agir sans plus attendre ». Autrement dit, le développement des pays concernés ne peut se réaliser si, les eaux territoriales de ces pays ne sont pas sécurisées. Nous aussi, nous devons reconnaître quand les actes positifs sont posés par le président Paul Biya Le Nnom Nguii et pour l’intérêt supérieur du Cameroun, quand bien même, il est extrêmement urgent que le président Paul Biya, accélère les réformes pour le développement du Cameroun, parce que la jeunesse camerounaise, attend de la classe politique du pays, plus de formation et plus d’emploi, pour son avenir.
L’impunité des coupables de corruption est une provocation vis-à-vis du peuple camerounais
Camerounais les plus riches disposent encore aujourd’hui d’un niveau de vie 20 fois supérieur à celui des 50% les plus pauvres. C’est contre l’avantage exorbitant de l’élite économique et politique camerounaise que dénoncent depuis des années, les Camerounais et surtout contre les pratiques qui maintiennent de telles inégalités et réduisent d’autant la qualité des services de santé, d’éducation, de logement ou de sécurité auxquels peut accéder la grande masse de la population. La corruption est la première visée. Elle est omniprésente et connue de tous, qu’il s’agisse d’appel d’offre truqués, de fonctionnaires qui travaillent avec de faux diplôme, et touchent de gros salaires, d’évasion fiscale, de pots-de-vin ou d’achat de votes au parlement. L’impunité de coupables de corruption avérés est une provocation vis-à-vis du peuple camerounais. Les services de police et le grand public camerounais connaissent les corrupteurs et autres bandits de haut chemin qui se baladent en toute liberté dans les rues de Yaoundé et de Douala. Et nombre de Camerounais pensent que ces mauvais Camerounais ne seront jamais, arrêtées, jugées et condamnées. Il y a deux façons de lutter contre les inégalités : améliorer les conditions de vie des moins favorisés et diminuer les avantages indus dont bénéficient, dirigeants, propriétaires, hauts fonctionnaires et politiciens du pays. Le gouvernement de Philémon Yang, Premier Ministre du Cameroun, semble montrer sa détermination sur le premier objectif. Il est temps que ce gouvernement fasse de même sur le second. Sans démagogie.
