OpinionsNon classé, Opinions, Tribune




Les aventures de Faka Bilumba N°14, la chronique de François Zo’omevele Effa

"Les élections présidentielles se suivent et ne se ressemblent pas. Je connais un gars d'Afrique Centrale qui aurait dû faire…

« Les élections présidentielles se suivent et ne se ressemblent pas. Je connais un gars d’Afrique Centrale qui aurait dû faire du théâtre »l

Les élections présidentielles se suivent et ne se ressemblent pas. Je connais un gars d’Afrique Centrale qui aurait dû faire du théâtre, et plus précisément de la mise en scène. Il n’est pas tout à fait un dictateur, même si, quand on pense à la chose, le fait de régner pendant plus de vingt-cinq ans avec des élections « démocratiques » peut sembler suspect !

C’est une table ronde réunissant des connus, des très connus, des inconnus et des oubliés qui se déroulait hier encore. Le lieu est demandé d’être tenu secret, on ne sait jamais. Mais, toujours à votre service, chers lecteurs, voici ce qui se dit dans les hauts et bas lieux, et qu’on ne vous dit pas toujours, parole de Faka Bilumba.

– « Il faudrait, continue Julius Nyéréré, qu’en parlant des droits de l’homme, nous sachions de quel droit et de quels hommes il s’agit ! Ceci pour mettre en garde les « je-sais-tout » occidentaux qui déclinent tout au nom de leurs valeurs. Quand on a conçu et signé les textes de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, ceux qui se revendiquent encore aujourd’hui comme pays phares étaient, pendant qu’ils signaient, en train de bafouer les droits des Africains qu’ils colonisaient, et qu’ils continuent à voler honteusement et légalement encore aujourd’hui. »

– « Et voilà, ça recommence, cette victimisation des Africains, et vas-y pour l’Occident esclavagiste, et vas-y pour l’Occident colonialiste, néo-colonialiste, et notre belle France que vous envahissez en voulant imposer vos voiles islamiques, votre rap, votre polygamie, vous qui transformez des cités entières en quartiers de non droit, vous, les Noirs et les Arabes, qui êtes les dealers de drogue que je dénonce, moi, Zemmour Eric, je vous aime; je vous aime car je gagne mon pain par ma haine de vous, que je cultive à travers mes livres, mes émissions de radio et de télé. »

– « Evidemment que tu restes intouchable, Zemmour ! Je te souhaite la bienvenue au Club des gens qui n’aiment pas l’Afrique ! J’avais moi-même, du temps de mes deux mandats présidentiels, déclaré que ces Africains n’étaient pas encore mûrs pour la démocratie ! La preuve, ils ont instauré des démocraties présidentielles de père en fils au Congo, au Togo, au Gabon, ce que nous soutenons et encourageons. J’avais dit qu’ils sentaient mauvais et faisaient trop de bruit, j’ai continué à les maintenir dans cette Françafrique pour laquelle je me demande ce que mon successeur attend pour créer le Ministère officiel de la nouvelle colonisation. »

– « Tu ne m’as pas égalé, cher Chirac ! Moi, Pascal Sevran, j’avais, de mon vivant, écrit un livre où je demandais qu’on coupe le zizi à tous ces Africains qui font trop d’enfants. Nos droits d’homosexuels, les Africains n’en veulent pas. Alors, pour moi à qui le zizi ne sert pas à faire des enfants, je pense qu’en le coupant aux Africains qui nous attirent beaucoup dans nos fantasmes sexuels d’homos, nous aurions plus de succès auprès d’eux.

– « Quoi encore avec vos mémoires sélectives ? Qui, parmi vous, parmi nous qui n’aimons pas l’Afrique et les Africains, peut rivaliser avec moi ? J’étais Ministre de l’Intérieur, et j’ai pondu les lois les plus discriminantes pour les Africains. J’ai osé presque interdire le regroupement familial. Pour faire venir femmes et enfants, il faut un C.D.I. de plus de deux ans, un bel appartement… Mission très difficile pour un immigré par les temps de crise qui courent ! Mais, au-delà des racailles qu’ils sont et que je nettoie au karcher, je suis allé chez eux, au Sénégal, les injurier. Je leur ai dit qu’ils ne sont pas entrés dans l’Histoire -qui peut dire et faire mieux ?-.

– « Moi, cher Sarko, et quelques uns de mes collègues ont fait mieux que toi. Beaucoup d’entre nous sont les imitateurs de Pétain, votre célèbre traître qui s’est allié aux Allemands pour piller et maltraiter la France, pour l’humilier aussi. Comment peux-tu demander, toi, Sarko ? Qui fait mieux que toi ? Nous, Présidents africains, à ta botte. Certains d’entre nous te bradons, à toi et tes confrères occidentaux, nos richesses. Ton pays là-même, la France, sans nous, c’est rien du tout économiquement, même si tu as déclaré pendant ta dernière campagne électorale que ton pays n’avait économiquement pas besoin de l’Afrique !

Mensonge énorme car :

– Ta première entreprise qui fait des bénéfices en milliars, Total, son pétrole est africain. Ce serait un peu comme si nous devenions premier exportateur de vin et de champagne grâce aux vignes françaises!

– Ta puissance atomique mondiale, c’est grâce à notre uranium, avec Aréva qui nous vole grandement au vu et au su du monde entier !

Donc, laisse-nous nous étouffer dans nos hontes africaines présidentielles, ne vient pas nous voler encore !

C’est pourquoi les Droits de l’Homme et du Citoyen sont une mascarade occidentale. C’est vous qui aviez la peine de mort, l’une des pires, avec la guillotine. Comme vous l’avez supprimée, vous exigez que tout le monde fasse comme vous ; et pourtant, dans nos droits divers, nous avons fait du copié-collé par rapport aux vôtres. »

– « C’est vrai, Ali Bongo, je le confirme. Moi, Mao Tsé Toung, je suis cela avec intérêt, car ma Chine nouvelle s’intéresse à l’Afrique. Ca offusque, ça effraie, ça choque ! Quand je vois cette statue, ce monument de Dakar qui vient d’être inauguré en grande pompe, et dire qu’il a fallu faire appel aux Coréens ! Le Sénégal possède un artiste en majuscule, Ousmane SOW ! Et tous ces millions qui nous font penser à Houphouët Boigny qui, de son temps, a érigé dans son village une cathédrale qui est la réplique de celle du pape à Rome !… »

Silence ! Ecoutons ce peuple d’Afrique Centrale qui appelle son président à se représenter pour se succéder à lui-même. Il a même écrit le tome II de sa propre légitimité : « L’Appel du Peuple ».

François Zo’omevele Effa
Journalducameroun.com)/n