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Les aventures de Faka Bilumba N°34, la chronique de François Zo’omevele Effa

"C'est Fatou Angélique, la future Pape qui, comme jadis je vous le révélai, sera mariée et africaine..." Cheik Anta Diop…

« C’est Fatou Angélique, la future Pape qui, comme jadis je vous le révélai, sera mariée et africaine… »

Cheik Anta Diop a réuni autour de lui des personnalités qui voulaient échanger librement sur les valeurs actuelles ; échanger sans tabou, sans complexe avec pour base le bon sens. C’est alors que beaucoup d’anonymes, des sans voix et des « décideurs » sont arrivés car, sans trop savoir comment, ils y trouvaient pour les uns une belle occasion de faire le bilan de la première décennie de ce nouveau siècle et, pour les autres, l’occasion de sortir de la routine.

Vous imaginez, chers lecteurs ! Je n’allais pas rater pareille occasion ! Je me dois, en vertu de mes facultés extraordinaires, de décrypter pour vous tout cela, et d’en faire un « kongossa fakabilumbien » intellectuel.

C’est Fatou Angélique, la future Pape qui, comme jadis je vous le révélai, sera mariée et africaine, bref, Fatou, qui prit la parole en invectivant outrageusement tous ceux qui, ces derniers temps, ont commenté et pris position sur le dernier ouvrage de Benoît XVI.

« A propos de la capote chrétienne, sidéenne et africaine, je voudrais que vous arrêtiez vos hypocrisies manifestes sur nos aires atterrés et scandalisés ! Vous savez, tous autant que vous êtes, que ce qui tue le plus en Afrique, c’est la pauvreté organisée que l’Occident met en place au vu et au su de tous. Pour le bon sens de tout un chacun, soyez d’abord chrétiens et appliquez votre christianisme avant d’exiger que les Papes prennent des positions d’athées ! Vous désertez vos églises, vous en faites des monuments touristiques, vous faites tout le contraire de ce que vous demande la religion chrétienne ; vous ne vous aimez pas les uns les autres, et pensez-vous qu’ils soient si idiots et conservateurs nos prédécesseurs, Jean-Paul II et Benoît ? Comme ils ont compris que vous aimez faire le contraire de ce qu’on vous demande de faire, ils ont dit et proclamé en matière de préservatif le contraire de ce qu’ils savaient que vous feriez ! Franchement, de vous à moi, avez-vous vraiment eu besoin que l’église proclame des choses pour que vous les fassiez ?! »

« Ne te fatigue pas et ne révèle pas déjà tes stratégies, Fatou Angélique ! Je voudrais, moi, le citoyen français lambda, faire part de mon inquiétude concernant les fondements de ces valeurs que nos décideurs attribuent aux choses. Cette semaine, par exemple, la valeur marchande d’un petit poisson que personne ne connaissait, le carrelet ou carly, je ne sais plus, est passé de trois euros à plus de cent euros le kilo. Quelle folie ! Tout cela parce qu’un jury de grands chefs cuisiniers l’aurait programmé au menu d’un concours ! Résultat, voilà que ce petit poisson, anobli, va passer au rang du caviar et autres produits de luxe, ou de cet oiseau qu’il faut manger au restaurant en se couvrant le visage, à l’instar d’anciens présidents de notre république ! Mais jusqu’où irons-nous ? »

« Vous irez jusqu’à la folie ! Que dis-je ? Vous y êtes déjà en plein ! Et ce n’est pas d’aujourd’hui ! Aller chercher dans les profondeurs de la terre des métaux, des minerais ou des pierres qui seraient plus précieux que d’autres -l’or, l’argent, le diamant, pour faire des parures hors de prix-, le pétrole, l’uranium, la bauxite et autres alors qu’il y a des énergies comme le soleil, le vent c’est absurde, mais c’est ce qu’on fait… Je parle en connaissance de cause, moi, Picasso. Mon oeuvre a une valeur inestimable aujourd’hui, et, avec ma notoriété, il suffirait que je trace un petit trait sur une simple feuille de papier pour que des milliers de dollars se mettent à tomber et qu’on se l’arrache, en écrivant à propos de ce pauvre trait des inepties savantes et référentielles ! »

« C’est que moi, Socrate, l’une des références fakabilumbiennes mondiales, bien que contesté dans la mondialisation culturelle subie par Faka Bilumba, je dis que j’ai dû boire la ciguë et en mourir pour avoir dit des vérités. Mon fameux mythe de la caverne démontrait déjà les limites de nos jugements de la valeur des choses prises au premier degré. Il est vrai que je prenais mon plaisir sexuel avec de très jeunes hommes, j’en fais l’apologie dans le Ménon ou bien le Gorgias que n’importe qui n’ira évidemment pas lire : trop compliqué. Mais je n’ai pas été condamné pour pédophilie ou homosexualité. Alors, la valeur et le sens des concepts, c’est qui qui en décide ? Le concepteur ou le manitou qui a le pouvoir d’établir sa théorie ? »

« Moi, Mamadou Camara, ainsi que mon camarade Jean de Dieu Obam, sans oublier les soeurs du syndicat des « Wolowos » (1), nous te demandons à toi, le grand Cheik Anta Diop, de recentrer l’objet de ton débat. Tout le monde recommence à vouloir dire n’importe quoi. Nous avons compris qu’il était en position d’échanger librement sur les valeurs actuelles et nous voulons, à la manière du poète gabonais Pierre Akendengué égrainer, comme dans sa chanson « A propos de… », des réalités :

. à propos de notre pauvreté, nous voulons dire quelques mots et entendre ceux qui nous ruinent, ceux qui nous appauvrissent -le FMI et ses dirigeants, la Banque Mondiale et ses coupeurs et décaleurs des richesses du tiers monde ;

â- à propos de nos santés tropicales, où sida, paludisme et autres fléaux entretenus n’ont aucune chance de trouver des remèdes dans les laboratoires de recherche ;

â- à propos de nos misères, de nos chefs républicains bananiers et de leurs maîtres occidentaux,

â- à propos des expulsés et refoulés africains, de l’Europe qui a établi ses nouvelles limites au Maghreb, transformant les policiers marocains, algériens, lybiens et mauritaniens en féroces policiers des frontières de l’Occident, en sadiques, violeurs, racistes, subventionnés par l’Union Européenne ! »

Et moi, Faka, je dis que ça rappelle les chefs africains complices des négriers, et que tout ce mois de décembre qui va commencer nous aidera à faire le bilan de la première décennie du siècle nouveau.

www.ekilafrica.com

François Zo’omevele
Journalducameroun.com)/n