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Les aventures de Faka Bilumba N°56

«Il y a cinquante, oui, vous avez bien entendu, cinquante candidats qui se présentent contre moi. Le Cameroun, c'est le…

«Il y a cinquante, oui, vous avez bien entendu, cinquante candidats qui se présentent contre moi. Le Cameroun, c’est le Cameroun»

C’est fini les vacances. Oui ! Eh bien quoi ? Vous qui nous lisez, vous faites certainement partie d’un pays au système français, scolaire et politique, donc fondamentalement francophone. Etant donné que la langue française a son vivier et sa majorité numérique en Afrique, il est on ne peut plus normal que EKILAFRICA fasse sa rentrée avec vous.

Quant à moi, Faka Bilumba, je suis allé partout pour vous. J’ai suivi le futur ministre français des guerres africaines : B.H.L., l’ami de la Lybie. J’ai suivi Sarko, le Napoléon nouveau, qui fait entrer à sa façon l’Afrique dans son « histoire », celle de la seconde conquête coloniale, pour le pétrole, les diamants, l’uranium et autres richesses africaines.

J’ai rencontré Khadafi le nargueur de ces faiseurs de guerres, l’insolent « guide » qui ridiculise la France, l’Angleterre et les Etats-Unis. Nous aurons le temps de leur donner la parole car cette année scolaire, selon ce que nous disent les marabouts africains, oui, cette saison, verra le départ du petit Sarko. Son règne, que dis-je, la fin de son règne est programmée en 2012. Oui, c’est dans la poche. Ces sorciers africains, dans leur conclave, l’auraient décidé démocratiquement, et chacun tout seul.

« On m’avait dit que je ne risquais rien, moi, John Galliano, en tenant des propos racistes en France. On m’avait pourtant cité les exemples impunis de Zemmour, de Jacques Chirac, de Sarko et de bien d’autres. Mais on a omis de me préciser que les propos racistes impunis, en France, n’étaient destinés qu’aux nègres et aux bougnoules… oh, pardon ! aux blacks et aux beurs. J’ai osé m’attaquer aux Juifs, et me voici banni, à l’instar de ceux qui ont osé le faire. Mais, me direz-vous, Dieudonné Mbala Mbala et Calixthe Beyala, qui sont bannis du paysage audiovisuel français, n’ont pas proféré, comme moi, des injures. En tout cas, me voilà beau, moi, le styliste jadis référentiel ! Et quand je pense qu’il n’y a pas si longtemps Guerlain s’en donnait à coeur joie à propos de ces nègres qui font pour lui un travail de nègre. Comme le chanterait un artiste camerounais, C’EST LA VIE. »

« Je prends la parole, moi, Barthélémy, le candidat à sa propre succession. Je voudrais faire taire les rumeurs à propos de ma manière de gérer le calendrier électoral dans mon pays, le Cameroun. Comme je le disais dans le temps, le Cameroun, c’est le Cameroun. On chuchotait, on murmurait et on faisait toutes sortes d’hypothèses tout aussi farfelues les unes que les autres à propos de ma candidature. Je voudrais dire aux doungourous, aux griots et aux lèche-bottes qui prétendent me soutenir inconditionnellement qu’ils sont plus ridicules que le ridicule. Pourquoi faire tant de tapage, écrire plus de cinq tomes de soi-disant appels du peuple pour que je me représente ? Même un bébé aurait compris qu’en bidouillant la constitution pour me permettre de me représenter, j’allais le faire ! Il a fallu jeter un peu de poudre aux yeux de l’opinion internationale en instituant un vote de la diaspora, qui n’aura pas lieu et qui ne comptera pas. J’aurais dû faire comme mon collègue sénégalais, l’Adonis des présidents africains, fixer le taux à 60 millions de francs C.F.A. pour pouvoir déposer sa candidature. Mais voilà, il y a cinquante, oui, vous avez bien entendu, cinquante candidats qui se présentent contre moi. C.Q.F.D., le Cameroun, c’est le Cameroun. »

« Puisque tu joues au faux rebelle, à l’Ancien, à la force tranquille, puisque tu me fais du chantage en brandissant devant moi cette alternative de la Chine qui te soutiendrait, je voudrais te rappeler, moi, Sarko, que je suis le tombeur de Gbagbo, celui de Khadafi, et que tu risques, malgré mes avertissements discrets, d’être le prochain sur la liste. »

« Calmons-nous, calmons-nous ! Nous avons un réel problème, ici, en Occident. Lorsque, avant les vacances, Faka Bilumba racontait que le problème de D.S.K. était la conséquence d’un maraboutage des sorciers africains, c’était vrai. Il ne s’est pas seulement agi de punir D.S.K. en tant que responsable de cette institution qui a ruiné et qui appauvrit encore le continent africain. Le sort de ces mystiques africains est jeté à toutes les institutions bancaires du système mondial. Ce que subit la Grèce va s’étendre à la France, à l’Angleterre, et a déjà commencé par les Etats-Unis, qui ont perdu une étoile. Moi qui vous en parle, je suis tout tremblant. Je suis Alassane Ouattara, et je suis dans le secret des banques internationales. L’Occident est au bout du rouleau. C’est pourquoi, j’ai été appelé de force et par la force à la présidence de la Côte d’Ivoire, qui voulait quitter le système. Gbagbo voulait quitter le franc C.F.A. et l’anéantir. Regardez ce qu’il est devenu ! Khadafi voulait faire la même chose en créant une monnaie africaine. Regardez comme il est pourchassé ! Donc, mes frères et camarades présidents africains, ne faisons pas les malins. Soumettons-nous plus que jamais, comme je le fais, comme le petit Bongo le fait ainsi que Sassou Nguesso, car ça chauffe. Regardez ce qui arrive en ce moment au Congo démocratique : des milliers de dangereux prisonniers se sont fait la malle. Qu’est-ce que ça va donner ? Je vous parie mon fauteuil présidentiel que, comme l’avait fait en son temps Giscard d’Estaing, la France va envoyer sa légion au Congo démocratique. Alors, à nous les diamants et toutes les ressources minières ! »

« Puisqu’il s’agit donc de reconquérir cette Afrique, puisqu’il se trame des guerres pour le pétrole et l’uranium, puisque, comme en 1884 à Berlin, il s’est réuni la semaine dernière au palais de l’Elysée une conférence de recolonisation du continent dont la Lybie était le prétexte, sachons à quoi nous en tenir. Le dindon de la farce, ce sera Obama, ce président américain qui n’a d’africain que son nom. Comment peut-on imaginer qu’il ne fasse rien pour la famine qui sévit dans le coin qui a donné la vie à son père ? Depuis qu’il est même président-là, il a fait quoi pour l’Afrique, à part critiquer, envoyer des sommations pour que d’autres présidents s’en aillent et se faire doubler par Sarko pour le pétrole lybien ? Moi, je te le dis, Obama, mon frère, on est en train de t’utiliser contre les tiens, comme les négriers employaient les chefs côtiers qui leur rabattaient des esclaves. Méfie-toi sérieusement ! Parole de Madiba. »

Et moi je vous dis qu’il est temps d’ouvrir les yeux. Il se passe de drôles de mutations, des changements civilisationnels à 180°, surtout latitude Sud. Et, comme les Africains sont de très bons imitateurs, ils sont capables d’imiter la crise occidentale et de la dépasser, alors que c’est le seul continent qui montre des signes et des chiffres de progrès dans l’économie à l’occidentale. Justement, cet Occident est en train de s’embrouiller, ne sachant plus la valeur et le sens de certaines choses fondamentales : on supprime du travail fait par les hommes pour le remplacer par des machines, des robots ; il n’y a plus de guichetiers dans les banques, ce sont des machines qui vous servent les billets et vous les encaissent. Même dans les supermarchés, il n’y aura plus bientôt de caissières. Chacun passe ses articles devant une machine, et le tour est joué. Je sais que les « feymans » se frottent les mains. Qu’on essaie donc d’installer ce genre de machine dans le continent noir, vous nous en direz des nouvelles. De toute façon, personne ne place son argent dans les banques en Afrique, car ceux qui ont de l’argent ne font pas confiance aux banques et ces dernières font tout pour faire fuir les petits épargnants et les gagne-petit car elles demandent des sommes exorbitantes pour pouvoir ouvrir un compte.

Alors je vous dis : que va faire l’Afrique ? Sachant que tous les dirigeants actuels ne seront plus en place dans cinq ans, ne serait-il pas temps de commencer comme ça à nous faire parvenir des solutions, des propositions, aussi florissantes et originales que le nombre de candidats à l’élection présidentielle du Cameroun ?

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François Zo’omevele
Journalducameroun.com)/n