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Les avocats de Lydienne Eyoum saisissent la Cour suprême

Les avocats de Lydienne Eyoum disposaient d'un délai légal de 48 heures pour se pourvoir en cassation, après la condamnation…

Les avocats de Lydienne Eyoum disposaient d’un délai légal de 48 heures pour se pourvoir en cassation, après la condamnation de leur cliente à 25 ans de prison ferme

Les avocats de Lydienne Eyoum, cette avocate « franco-camerounaise » condamnée vendredi 26 septembre à Yaoundé à 25 ans de prison ferme, ont saisi ce lundi la Cour suprême. Lydienne Eyoum a été condamnée par le Tribunal criminel spécial où elle a été reconnue coupable des faits de détournements de plus de 1 milliard de francs CFA.

Les avocats de Lydienne Eyoum disposaient d’un délai légal de 48 heures pour se pourvoir en cassation, après la condamnation de leur cliente à 25 ans de prison ferme. Ces derniers ont saisi ce lundi cet ultime recours qu’offre le système judiciaire camerounais pour tenter d’abroger cette lourde peine d’emprisonnement.

Si ce pourvoi est suspensif, il n’annule cependant pas le mandat d’incarcération. Lydienne Eyoum restera donc en prison et devra attendre que l’affaire soit enrôlée à nouveau au niveau de la plus haute juridiction camerounaise, la Cour suprême. Une nouvelle mesure qui freine pour l’heure l’éventualité d’une mesure de grâce telle qu’évoquée dans certains milieux judiciaires et dont seul peut décider le président de la République.

Dans la grande famille des avocats camerounais, l’affaire fait grand bruit. Une grande figure du barreau la qualifie de «rocambolesque» et se dit indignée qu’une avocate soit ainsi lourdement condamnée pour des questions liées à ses honoraires. Pour elle, Lydienne Eyoum paye dans cette affaire le prix des procédures intentées contre le président Paul Biya dans les juridictions françaises. Un autre estime que le barreau est en deuil.

La France sort de son silence
Les autorités françaises disent suivre de très près ce dossier, mais ne se prononcent pas encore sur une éventuelle intervention du chef de l’Etat.

«C’est une peine très lourde et nous continuons de suivre avec la plus grande attention le processus judiciaire et ses développements possibles, s’agissant notamment d’un éventuel pourvoi en cassation. Nous souhaitons que les droits de notre compatriote soient pleinement garantis et que la procédure judiciaire se déroule dans des conditions équitables. Nous sommes en contact avec les autorités camerounaises et nous exerçons la protection consulaire à l’égard de notre compatriote», relève Romain Nadal, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

L’entrée principale de la Cour suprême du Cameroun
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