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Les migrations subsahariennes: Par-delà les clichés, des richesses à partager

Deux jours de rencontres pour mieux connaître et comprendre la situation de ces populations trop souvent stéréotypées en France. En…

Deux jours de rencontres pour mieux connaître et comprendre la situation de ces populations trop souvent stéréotypées en France.

En résonance à l’actualité sociale et politique de l’année et pour mieux connaître ces migrations, les 21 et 22 janvier 2011 à la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, la revue Hommes et Migrations et le GRDR proposent deux jours consacrés à l’histoire et à l’actualité des migrations subsahariennes en France. Il faut savoir que peu nombreux en France jusque dans les années 60, les migrants originaires d’Afrique subsaharienne sont d’abord venus dans le cadre d’une immigration de travail suscitée par les entreprises françaises dans les secteurs les moins attractifs du marché du travail. En 1974, avec l’arrêt officiel de l’appel à la main d’ uvre étrangère, l’immigration se diversifie géographiquement en élargissant les aires de départ et socialement: Des femmes et des familles arrivent dans le cadre du regroupement familial, des citadins diplômés ou non se joignent aux ruraux. Par ailleurs, des demandeurs d’asile fuient les conflits ethniques et les régimes autoritaires. Cette diversification s’accompagne d’une croissance lente mais régulière des flux et d’une modification des projets de départ: Il y aurait près de 600 000 immigrés en 2004, dont vraisemblablement 1/10e de personne en situation irrégulière malgré les vagues de régularisation successives qui les concernent pour moitié. Les chiffres de la présence subsaharienne en France sont d’ailleurs sujets à débat entre experts de la statistique et dans l’opinion française.

Vendredi 21 janvier – 14h00 à 15h30
Les migrations subsahariennes en France, flux et présence depuis les années 60
Ces migrations font l’objet d’une actualité récurrente en France en alimentant des stéréotypes dans l’opinion française alors que les travaux encore peu nombreux montrent la complexité des formes d’installation et d’insertion dans la société française. Quel est le poids de l’histoire coloniale, puis des indépendances africaines dans les configurations de cette immigration et dans les modalités de sa réception en France? En quoi cette présence subsaharienne diffère-t-elle des autres immigrations arrivées récemment?
16h00 à 17h30
Regards rétrospectifs et prospectifs sur l’espace migratoire subsaharien
De nos jours, la France se situe en deuxième position en Europe pour l’accueil des migrants africains derrière la Grande-Bretagne. Les migrants tendent désormais à délaisser l’ancienne métropole coloniale pour se destiner vers les pays du pourtour de la Méditerranée (Italie, Espagne, Portugal, Grèce) et plus d’un tiers partent vers les Etats-Unis. Ces nouvelles stratégies migratoires orientent les flux actuels dont les caractéristiques évoluent. Une des particularités de ces migrations réside dans le souci d’organisation collective en vue de participer au développement du pays d’origine, soit par transferts financiers, soit en portant des projets correspondant aux besoins du pays. Quelle est aujourd’hui la vitalité de ce développement? Les migrants sont-ils considérés comme des acteurs à part entière aux côtés des collectivités territoriales, des associations et de l’Etat français?

Samedi 22 janvier – 15h00 à 17h30
En partenariat avec CulturesFrance et la biennale de Bamako 2009 «Regards photographiques sur les migrants et les frontières»
L’immigration subsaharienne fait preuve de vitalité dans le domaine culturel et artistique qui va à l’encontre des stéréotypes sociaux et des discriminations dont elle fait l’objet dans la société française. Dans toutes les disciplines, les formes d’expression suscitent des échos chaleureux, même si les artistes et les collectifs culturels rencontrent des difficultés dans leurs parcours. Dans quel contexte la création africaine en France peut-elle aujourd’hui se déployer? Quelles représentations des Africains et de l’Afrique propose-t-elle? Comment témoigne-t-elle autrement des expériences migratoires?
18h00 à 20h00
Littérature et migrations africaines
En écho à la biennale de Bamako 09 qui portait sur le thème des frontières, des artistes africains montrent comment la photographie interroge l’expérience migratoire sous toutes ses coutures. Les migrations sont des passages de frontières géographiques, politiques, sociales et culturelles, parfois générationnelles. Les frontières se définissent au-delà des limites territoriales des Etats pour englober des notions beaucoup plus complexes où le passage, le transit, les allers-retours peuvent prendre tout leur sens. Nous verrons comment le traitement par la photographie contemporaine explore d’autres dimensions des frontières en interpellant le symbolique, l’intime, le sacré et le religieux, l’imaginaire et le réel etc.
21h00 à 22h00
L’Afrique, force de la mode: Carte blanche aux stylistes africains en France
Depuis plusieurs dizaines d’années, des écrivains africains francophones publient leurs uvres en Europe ou aux Etats-Unis où ils vivent pour la plupart et rencontrent une audience avec succès. Le thème des migrations fait-il partie des sujets de leur inspiration? Quel témoignage apportent-ils de l’expérience de l’exil en France et quelle vision proposent-ils de la société française? Comment cette littérature peut-elle modifier le regard porté sur l’immigration africaine en France en renouvelant les cadres culturels dominant par des expressions vivantes et vivifiantes?

Deux jours de rencontres pour mieux connaître et comprendre la situation de ces populations trop souvent stéréotypées en France.
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