Selon Human Right Watch, ils sont rendus responsables d’incendies, de pillages et de mauvais traitements sur des civils
La rébellion fait parler d’elle dans un sens négatif. Les rebelles libyens ont conquis le soutien des Occidentaux et de l’ONU au nom du respect des droits de l’homme. Les accusations portées le mercredi 13 juillet par Human Right Watch (HRW) pourraient gravement affecter cette confiance. En effet, selon un rapport, les rebelles libyens se sont rendus responsables d’incendies, de pillages et de mauvais traitements sur des civils lors de leur offensive sur Tripoli à partir du Djebel Nafusa (ouest). L’organisation de défense des droits de l’homme a été témoin de certains de ces actes, a interrogé des témoins pour d’autres et a parlé avec un commandant rebelle de ces abus, a déclaré l’organisation dans un communiqué. HRW indique que ces exactions ont eu lieu en juin et juillet et jusqu’à la semaine dernière, alors que les rebelles engageaient leur offensive à partir du Djebel Nafusa, une région montagneuse au sud de Tripoli. Dans quatre villages capturés par les rebelles dans les monts Nafusa ces derniers mois, les combattants rebelles et leurs sympathisants ont saccagé des biens, brûlé certaines habitations, pillé des hôpitaux, des maisons et des commerces, et frappé certaines personnes soupçonnées de soutenir les forces gouvernementales, écrit HRW. Les chefs rebelles ont le devoir de protéger les civils et leurs biens, particulièrement les hôpitaux, et de sanctionner quiconque se livre au pillage ou à d’autres abus, continue HRW. Un commandant rebelle de la région, que l’organisation identifie comme le colonel El-Moktar Firnana, a admis que des abus avaient été commis et que certains combattants ou sympathisants avaient été punis. Si nous n’avions pas donné des instructions, les gens auraient brûlé ces villages jusqu’au dernier, a déclaré le responsable, cité par HRW, qui précise que deux de ces villages abritent une tribu proche de Mouammar Kadhafi. Al-Awaniya et Zawiyat al-Bagul sont les villages de la tribu des Mesheshiya, connue pour sa fidélité au gouvernement libyen et au colonel Kadhafi, indique HRW.
Le CNT réfute
Le Conseil national de transition a réfuté ces accusations. Le numéro deux de la rébellion, Mahmoud Jibril, a estimé que ce n’était plus le cas dans les zones libérées. La presse l’interrogeait sur ces accusations publiées à l’issue d’une réunion avec les chefs de la diplomatie des trois pays du Benelux (Belgique, Luxembourg, Pays-Bas). Ils ont une grande responsabilité dans la transition en douceur vers un avenir démocratique et ouvert en Libye, a déclaré Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l’Alliance atlantique, dans un communiqué après une rencontre inédite avec une délégation du CNT à Bruxelles. Après la Pologne et la Turquie, la semaine dernière, les trois pays du Benelux ont reconnu hier mercredi l’organe politique de la rébellion comme légitime représentant » du peuple libyen pendant la période de transition. Les pays de l’OTAN et la délégation du CNT se sont par ailleurs entendus sur trois points, a précisé Anders Fogh Ramussen : Que l’OTAN poursuivra son opération militaire pour protéger les civils libyens, tant que ceux-ci seront menacés, que le régime de Kadhafi a perdu toute légitimité et enfin qu’une solution politique doit être trouvée (…) maintenant. La France a appelé la rébellion libyenne à enquêter sur ces éventuelles exactions. La France avait été le premier pays à reconnaître le CNT et elle est en première ligne dans les opérations militaires de l’OTAN contre le régime de Kadhafi. Paris, qui a admis récemment avoir procédé à des parachutages d’armes légères dans le djebel Nafousa, a prolongé mardi 12 juillet son engagement en Libye lors d’un vote au Parlement qui a réuni majorité et opposition.
