Arrêté vivant ce jeudi dans sa région d’origine, près de la ville de Syrte, l’ex guide libyen a été tué par balles peu après, par les forces du CNT
L’ex guide libyen, en fuite depuis la chute de Tripoli en fin août, a été arrêté vivant jeudi 20 octobre dans sa région d’origine, près de la ville de Syrte à 360 km à l’est de Tripoli, et a été tué. La version officielle donnée par le Premier ministre du nouveau régime Mahmoud Jibril est que Mouammar Kadhafi a péri d’une balle dans la tête lors d’un échange de tirs entre forces du Conseil national de transition (CNT) et combattants loyalistes. L’annonce de sa mort a provoqué la liesse dans le pays. A Tripoli, Misrata, Benghazi, Sabratha et ailleurs, les tirs de joie d’armes légères et lourdes vers le ciel se sont poursuivis jusque tard dans la nuit de jeudi à vendredi. Ces tirs ont fait au moins 63 blessés, et peut-être des morts, a indiqué dans la nuit la télévision libyenne Al-Ahrar. Ce vendredi matin, le Conseil militaire de Tripoli a demandé dans un communiqué à tous les citoyens de cesser de tirer en l’air, quel que soit le type d’arme et quelles que soient les circonstances.
La fin du guide libyen après huit mois de résistance, a suscité de vives réactions dans le monde. La communauté internationale a salué la mort de Mouammar Kadhafi, espérant la fin prochaine de l’intervention de l’Otan et appelant les Libyens à la réconciliation. L’opération militaire est terminée a dit le ministre français des Affaires étrangères sur la radio Europe 1. L’ensemble du territoire libyen est sous le contrôle du conseil national de transition et, sous réserve de quelques mesures transitoires, l’opération de l’Otan est arrivée à son terme. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon s’est réjoui ce jeudi de l’annonce de la mort du dirigeant libyen déchu, y voyant une transition historique pour la Libye. L’Union Européenne salue la fin d’une ère. Pour le président américain Barack Obama, c’est la fin d’un chapitre long et douloureux pour les libyens. Les habitants de Libye ont désormais une chance de pouvoir déterminer leur propre destin dans une Libye nouvelle et démocratique, a -t-il ajouté. Quant au Vatican, il reconnait le CNT et souhaite la pacification de la Libye. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Ramin Mehmanparast a salué la mort de Mouammar Kadhafi et affirmé qu’il n’y avait plus de prétexte pour la poursuite de l’intervention de l’Otan en Libye. La Chine a appelé ce vendredi à une transition politique unitaire et la Ligue arabe demande au libyens de surmonter les blessures du passé, regarder vers l’avenir sans sentiments de rancune ou de revanche, a déclaré Nabil Elaraby, le secrétaire général de la Ligue.
L’Union africaine a pour sa part constaté qu’un chapitre d’histoire était clos. Nous espérons que la Libye devienne un pays plus stable, qui s’occupe de réconciliation et de reconstruction, a déclaré une source proche de l’organisation. Mais dans le reste de l’Afrique, les réactions sont plus tièdes, voire plus désolées. Pas de réaction officielle en Algérie pour le moment. Même si, sous la pression internationale, le gouvernement a reconnu les nouvelles autorités libyennes, le sujet reste délicat. Le pays a d’ailleurs accordé un asile humanitaire à une partie de la famille de l’ex-dirigeant libyen. Au Tchad, si on semblait s’attendre à cette issue, la tristesse est là et le pays se sent comme orphelin. Le CNT a annoncé que la proclamation de la libération totale de la Libye serait faite ce samedi, mettant ainsi fin à un conflit qui a duré huit mois et coûté la vie à au moins 30.000 personnes. Confronté à un soulèvement sans précédent contre son régime autoritaire, Mouammar Kadhafi, 69 ans, qui a gouverné la Libye pendant 42 ans est le premier dirigeant arabe à avoir été tué depuis l’éclatement du [Printemps arabe].
