Cette maladie, dite tropicale négligée, est très mal connue dans le pays et pourtant des traitements existent
Depuis une semaine, Médecins Sans frontières Cameroun a lancé une campagne de vulgarisation de l’ulcère de Buruli, afin de mieux informer le public sur cette pathologie parfois mortelle. Les activités de cette 3e édition de la semaine de sensibilisation ont surtout porté sur l’information à travers une conférence vendredi dernier à la Faculté de Médecine et des Sciences pharmaceutiques de l’université de Douala. Thème, « chaque dépistage précoce est une victoire ». Une exposition a accompagné les actions qui s’achèvent ce vendredi 13 décembre 2013 à Yaoundé et notamment à Akonolinga où en collaboration avec le ministère de la Santé publique camerounais, MSF diagnostique et traite l’ulcère de Buruli depuis 2002. À ce jour, plus de 1100 patients ont été traités dans la ville et le district d’Akonolinga, où MSF a construit un pavillon spécialisé dans l’enceinte de l’hôpital. On dénombre une centaine de cas déclarés chaque année dans le pays.
Après la lèpre et la tuberculose, l’ulcère de Buruli est la 3e malade tropicale la plus populaire. La bactérie pathogène responsable est le Mycobacterium ulcerans. L’infection entraîne une destruction de la peau et des tissus mous avec des ulcérations étendues, en général sur les jambes ou sur les bras. Faute d’un traitement précoce, les patients souffrent d’incapacités fonctionnelles sur le long terme. Le diagnostic et le traitement précoces sont les seuls moyens pour réduire au maximum la morbidité et éviter les incapacités. On ignore encore le mode exact de transmission. Il semble toutefois qu’il varie selon les zones géographiques et les situations épidémiologiques. Certains êtres vivants pourraient jouer un certain rôle en tant que réservoirs ou vecteurs de la bactérie, notamment les insectes aquatiques ou les moustiques. L’ulcère de Buruli démarre souvent par un gonflement ou un dème indolore.
Diverses associations d’antibiotiques administrées sont utilisées pour traiter l’ulcère de Buruli. Un traitement complémentaire, comme les soins des plaies, la chirurgie et les interventions pour réduire le plus possible ou prévenir les incapacités, est nécessaire selon le stade de la maladie. Il n’existe pas de vaccin pour la prévention primaire de l’ulcère de Buruli. La vaccination avec le bacille de Calmette-Guérin (BCG) semble conférer quelque protection sur le court terme. La prévention secondaire repose sur la détection précoce des cas. C’est ce dernier élément qui est la préoccupation des équipes du Dr Geneviève Ehounou, coordinatrice médicale de Médecins Sans Frontières (Msf) au Cameroun qui rappelle que « chaque dépistage précoce est une victoire ».
