L’annonce en a été faite au cours de la 5e conférence panafricaine de l’initiative multilatérale sur la malaria
Plus que quelques années !!!
Pendant les cinq jours de cette rencontre qui a débuté depuis le 02 novembre dernier les experts venus d’Afrique d’Asie et des Caraïbes vont présenter les résultats de leurs travaux sur le paludisme. Le paludisme reste un réel problème de santé dans la plupart des régions du monde. Après dix ans de recherche, un vaccin anti paludique devrait voir le jour d’ici trois à cinq ans. Selon des experts présents à cette conférence, le projet désigné vaccin RTS est dans la phase III de son évaluation clinique. Il aurait déjà montré un taux d’efficacité de 53% dans les derniers essais pratiqués au Kenya et en Tanzanie.Nous entrons dans la dernière ligne droite. Elle doit durer environ 35 mois. D’ici trois à cinq ans, nous aurons donc un vaccin disponible qui sera commercialisable après des formalités réglementaires. Et plus il sera efficace, plus les délais de mise sur le marché seront brefs a affirmé Christian Loucq, directeur du Path Malaria Vaccine Initiative (MVI), dans une interview accordée à l’hebdomadaire Jeune Afrique.
Un air de déjà entendu
Les experts de la lutte contre cette maladie qui continue de tuer chaque année plus d’un million de personnes sur le continent africain, sont assez sceptiques sur ces nouvelles déclarations. en 2004, un espoir de sortie de ce vaccin avait été annoncé pour 2010, suite à des travaux réalisés par un groupe de recherche financé par GlaxoSmithKline Biologicals et par le projet Path Malaria Vaccine Initiative (Initiative pour un vaccin contre le paludisme). L’équipe avait procédé à un test du vaccin sur un groupe d’environ deux mille enfants âgés de 1 à 4 ans au Mozambique, où le paludisme est endémique. Elle avait déclaré que des tests avaient été effectués sur des enfants en bonne santé. Six mois plus tard, le RTS, S/AS02A avait réduit de 30 % le risque de voir un enfant contracter la malaria.
Des solutions africaines
C’est pourquoi de nombreux pays africains ont entrepris des stratégies de prévention qui leurs sont propres. Au Cameroun par exemple, les autorités ont opté pour une combinaison d’action préventive. Elle va de la distribution de moustiquaires imprégnées à la distribution des combinaisons thérapeutiques. Mais cette solution reste limitée. Les femmes et plus généralement les ménages ne sont pas toujours à proximité des points de ré imprégnation. Bien plus, la consommation parfois des faux médicaments ne facilite pas la résistance des germes aux molécules des combinaisons thérapeutiques. Dans des pays comme le Burkina Faso en Afrique de l’ouest, les autorités sanitaires ont pris sur eux de financer la recherche sur la lutte contre les vecteurs que sont les moustiques. Une initiative que seuls quelques organismes privés soutenus par des fonds étrangers tentent tant bien que mal de mener à bien.
En attendant qu’un jour soit découvert un vaccin contre le paludisme, la stratégie des moustiquaires imprégnés et des combinaisons thérapeutique continue d’avoir cours, comme dans de nombreux autres pays concernés en Afrique. Mais les proportions sont si faibles, et la pauvreté des populations croissante. Pour une population camerounaise estimée à près de 19 millions d’habitants, à peine un million de moustiquaires imprégnés sont disponible. Quant au vaccin annoncé, les responsables du MVI affirment qu’il nécessitera encore beaucoup de fonds, dans un contexte de crise internationale. En comparaison, il a fallu moins d’un an pour trouver le vaccin contre la grippe porcine. La rencontre de Nairobi s’achève ce 06 novembre.

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