Cette baisse jette un doute sur les bonnes perspectives espérées il y a peu
Une performance mitigée sur les trois derniers mois
Le 11 août dernier, la Douala Stock exchange (DSX) a une nouvelle fois clôturé à la baisse, la deuxième successive, avec une capitalisation boursière (volume globale des actions et obligation transigées) à 73 924 071 875 F CFA, soit une baisse globale de plus d’un milliard de FCFA, par rapport à la séance du 4 août 2010. On est très loin des bons chiffres du mois d’avril de cette même année, lorsque la capitalisation boursière atteignait encore les 80 milliards de FCFA, ou encore des résultats de la période d’août l’an dernier (2009), lorsque la capitalisation avait atteint les 88 milliards FCFA. Pourtant au mois d’avril, l’optimisme était présent quant aux perspectives du marché financier camerounais pour cette année. La capitalisation boursière était à 82,7 milliards de francs CFA, et trois nouveaux prestataires de services d’investissement (CENINVEST, CITY BANK, BMCE-Capital) ont été admis, signe du regain d’intérêts pour l’activité boursière. En ce moment-là, les dirigeants de la bourse envisageaient déjà de passer très prochainement d’une séance, à trois séances de cotation par semaine. Parmi les causes de cette baisse de côte, on peut relever la baisse de l’action Safacam, qui a atteint son niveau le plus bas depuis le mois d’avril dernier à 33 709 FCFA. Autre raison le fait que l’action de la société des eaux minéralière du cameroun SEMC continue à s’échanger à près de 82 000 FCFA, loin des 94 000 FCFA l’an dernier.
Seules les actions de la Société des Palmerais du Cameroun Socapalm, continue de connaitre une bonne forme en se maintenant sur la hausse. En l’absence de structure de notation fiable au cameroun, il reste très difficile de savoir les raisons de contreperformances de la SEMC et de la SAFACAM (société africaine forestière et agricole du Cameroun). L’entrée de nouveau concurrent sur le marché de l’eau conditionnée au cameroun pourrait justifier les raison de la baisse des cours de la SEMC, dont les actions ne font plus sensation, malgré une demande toujours forte de la part des PSI. Pour SAFACAM, il semblerait que le déclin de l’activité d’exploitation forestière soit de nature à décourager légèrement les prestataires de service d’investissement. Socapalm par contre bénéficie de la bonne santé du marché de l’huile de palme.
Des inquiétudes sur l’emprunt obligataire de 200 milliards FCFA
Cette nouvelle clôture à la baisse de la bourse de Douala pourrait affecter les initiatives d’expansion que les dirigeants lui prêtaient encore au mois de juillet dernier. Selon certaines analyses cette morosité de l’activité boursière, et surtout le peu d’engouement suscité par les obligations de la Société financière internationale (SFI), après que soit passé l’euphorie de son introduction, est de nature à s’interroger si le gouvernement passera toujours par la DSX pour mener son opération d’emprunt obligataire de 200 milliards. Une opération dont le ministre Lazare Essimi Menye des finances avait annoncé l’effectivité pour les prochains jours, c’était le 17 juin 2010 dernier, au cours d’une assemblée générale ordinaire des actionnaires du marché financier national. J’enjoins la Douala stock-exchange de se mobiliser pour accompagner le gouvernement dans le processus de collecte de la toute première épargne publique, qui sera lancé dans les prochains jours, s’était voulu rassurant, Lazare Essimi Menye. Selon certaines indiscrétions des personnes proches des marchés financiers, l’opération aurait dû débuter à la mi-juillet. D’un autre côté, on annonçait aussi de nouvelles cotations avant la fin de cette année. Parmi les plus probables, trois sociétés dans les titres de capital. Il s’agit, notamment, de la Société sucrière du Cameroun (SOSUCAM), la société Aluminium de Bassa (ALUBASSA), la Société camerounaise des travaux d’aluminium (SOCATRAL). Au titre des obligations, diverses émissions restent prévues. En dehors de l’emprunt obligataire de l’Etat du Cameroun, d’un montant de 200 milliards de francs CFA, il y a celui de la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC), pour un montant de 30 milliards de francs CFA, et d’Afriland First Bank, pour environ 20 milliards de francs CFA. Des opérations qui pourraient être hypothéquées, si la tendance à la baisse continue à la DSX. Les chiffres de la prochaine cotation seront plus édifiants sur la situation des opérations boursières de cette fin de mois d’Août.

upload.wikimedia.org)/n