Cette opération constitue un premier pas vers une sollicitation plus grande des marchés financiers en Afrique centrale
Satisfaction générale
La Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC) a officiellement procédé lundi à la cotation de l’emprunt obligataire à la bourse des valeurs nationales du Cameroun, la Douala stock exchange (DSX). Ce lancement intervient après la réussite de l’emprunt obligataire BDEAC 5,5% Net 2010-2017 de 30 milliards de FCFA sur le marché financier de la sous-région, aussi bien la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (BVMAC), basée à Libreville, au Gabon que la Douala Stock Exchange. Le coût de l’obligation est de 10.000 francs CFA, des obligations qui se retrouveront sous forme dématérialisée et qui seront inscrites en compte auprès des intermédiaires financiers agrées par le régulateur du marché financier. Les modalités de souscription effectuée par appel public à l’épargne sont définies dans une note d’information approuvée et contrôlée par l’autorité de contrôle du marché financier, la Commission du marché financier (CMF). Bien que le public n’y ait pas accès de manière spontanée, elle ne devrait pas être différente des autres opérations du même genre pratiqué dans le cadre de la DSX. Michael Andade, le président de la BDEAC, a salué cette première cotation des titres de son institution. Cette étape qui est franchie confirme l’ambition de notre institution commune de financer le développement, d’animer les places financières de la sous-région, en vue d’une meilleure attractivité. Elle traduit également la volonté de la BDEAC de diversifier ses modes de financement, en l’occurrence, en mobilisant l’épargne locale qui est surabondante a-t-il déclaré. Pour la première cotation, cinq titres ont été échangés. C’est une situation positive. Si dès le début on a déjà cinquante mille, cela veut dire que les gens sont très content de la qualité de la signature et que sur cette base, ils ne souhaitent pas échanger. C’est donc notre rôle de société de bourse et de PSI, de pousser les investisseurs à venir sur le marché pour permettre à ce que les titres soient liquidés, a fait remarquer pour sa part Jules-Roland Samain, le directeur général de la EDC Ivestment Corporation, l’arrangeur et chef de file de l’opération d’emprunt pour la BDEAC.
D’autres opérations envisagées
Les responsables de la banque n’ont pas exclu la possibilité de revenir au marché financier pour lever de nouveaux fonds, fort du succès connu par la première opération. [la BDEAC va continuer à solliciter la Bourse des valeurs mobilières. Nous ne sommes pas venus pour nous retirer. C’est un programme de 100 milliards pour lequel il est prévu de revenir avec des tranches de 30, 40 et 30 milliards de francs CFA. Mais il est fort possible compte tenu de la tendance observée, qu’on revienne pour les 70 restant directement] a déclaré avec enthousiasme Michael Adande. Avec les 150 milliards de FCFA annoncés par le Cameroun, cela fera 220 milliards au total de sollicitation, pour un total de près 500 milliards de titre d’obligation côté sur le marché financier camerounais. L’opération pourrait une fois encore réussir, l’encourt des liquidités disponibles et non utilisés étant importante. Un autre facteur de confiance, la côte d’ivoire, pays qui a incité jusqu’ici le gros des opérations boursières dans la zone franc CFA est aujourd’hui en crise. Mais pour éviter la mort de la poule aux ufs d’or, tous les aspects de l’opération devront être respectés, notamment l’utilisation des fonds aux objectifs fixés, estiment d’autres observateurs. L’emprunt obligataire de la BDEAC servira au financement des programmes de développement au sein des six pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Pourtant de nombreux experts craignent qu’une part de cet argent soit dépensée sur le marché du change, en raison du faible potentiel des structures industrielles de la sous régions à offrir des solutions de service au niveau local. D’un autre côté, il y a deux ans la BDEAC avait face à un scandale de perte de près de 16 milliards de FCFA. Les circonstances de cette affaire n’ont toujours pas été élucidées. Avec les cotations de la BVMAC, le nombre des entreprises cotées à la bourse de Douala s’élève à six : trois pour le compartiment des actions et trois pour le compartiment des obligations.

www.bdeac.org)/n