Le nouveau ministre délégué en charge des la coordination des marchés publics a été installé, mais la situation de l’organe qui en avait la charge reste incertaine
Avec la création d’un ministère spécialement chargé des marchés publics, une incertitude plane sur le futur rôle de l’agence de régulation des marchés publics (ARMP), au Cameroun. La semaine dernière, le premier ministre Yang Philémon a installé dans ses fonctions Abba Sadou, le tout premier ministre camerounais en charge de des marchés publics. Dans son discours de circonstance, le chef du gouvernement a fait savoir que la création d’un tel département participait de la volonté du président de la république de voir être effectivement mise en place et en route, l’ensemble des chantiers structurants. Pour certains commentateurs, la création de ce ministère marque la fin de l’agence de régulation des marchés publics.
Les acteurs concernés ne semblent pas eux non plus fixés. Dès 2012, comme l’a dit le Chef de l’Etat, le Cameroun sera un vaste chantier. Il a bien voulu créer cette structure pour que les grandes réalisations des marchés publics en général puissent avoir le meilleur accompagnement et le meilleur encadrement mais aussi une exécution dans une optique de sérénité afin de veiller à l’effectivité de l’ensemble de l’ouvrage et à sa qualité, a déclaré monsieur Abba Sadou. Jean jacques Ndoudoumou l’actuel directeur général de l’ARMP, est lui partagé entre les statuts respectifs des deux institutions et l’espoir de voir son agence survivre.
Ce ministère aura certainement besoin d’un régulateur qui sera chargé de lui donner des avis techniques comme cela a toujours été le cas, et l’assister dans le renforcement des capacités, d’évaluer le système sur la base d’un certain nombre de données. Donc c’est une administration des marché publics qui aura toujours besoin d’un régulateur, a-t-il fait savoir pour sa part. Le Directeur Général se dit aussi à prêt à continuer de servir, quelque soit la forme. Est-ce que ce sera l’ARMP ou une autre structure, dans tous les cas, la régulation continuera à se faire dans ce domaine concurrentiel. Il faut être prêt à mettre son expertise et son expérience au service de l’administration.
Pour de nombreux observateur, il n’y a pas de doute, la régulation et la coordination ont toujours cohabité dans le cadre des marchés publique. Le nouveau ministère crée selon eux, ne rentre pas en conflit de compétence avec l’ARMP, mais avec ce qui représentait l’autorité chargée des marchés publics. Une compétence qui jusque là était attribuée au premier ministre chef du gouvernement. Le vrai décalage dans cette situation semble donc être un dessaisissement du portefeuille des marchés à la primature, au profit de la présidence de la république. Une situation qui pose un problème car, le système se retrouve aujourd’hui avec deux institutions qui rendent compte à la présidence de la république sur la même matière. La répartition des rôles bien que différente, renforce le doute.
Le ministère selon le texte qui l’institue est responsable de l’organisation et du bon fonctionnement des marchés publics. Et de son côté l’ARMP elle, a pour mission d’assurer la régulation, le suivi et l’évaluation du système des marchés publics. il demeure difficile de faire une ligne e démarcation entre le suivi et évaluation, et la question du bon fonctionnement. L’enjeu d’une précision des responsabilités effectives est important. Pour la loi de finance 2012, il est prévu une provision budgétaire de 8 milliards de FCFA, pour la régulation des marchés publics. La répartition de l’enveloppe donnera plus de précision sur le rôle de chacun. En attendant, c’est encore le clair obscur.
