Elles se font aujourd’hui l’écho d’un cri de plaidoyer lancé par le secrétaire générale de l’ONU qui invite les plus hauts responsables politiques des pays concernés à se pencher sur la question
Des organisations internationales impliquées dans la protection de la faune et de la nature ont lancé un cri d’appel jeudi 30 mai 2013 à l’endroit du président Paul Biya du Cameroun afin qu’il accepte de prendre le leadership dans la lutte contre le braconnage massif des éléphants dans la sous régions Afrique Centrale. « Notre action s’inscrit effectivement en droite ligne avec l’appel de Ban Ki Moon, le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies qui a invité les chefs d’Etats de la sous-région Afrique Centrale à considérer le braconnage comme une activité avec des conséquences sur la sécurité au niveau régional et sous régional, qui requièrent une actions concertées et coordonnées », ont indiqué dans un communiqué conjoint des responsables des représentations au Cameroun de l’Union Européenne, le Fonds des Nations Unies pour la préservation de la faune (WWF), la World Conservation Society (WCS) et l’Union Internationale pour la conservation de la nature (UICN). Globalement ces administrations demandent au président Biya de créer dans les plus « brefs délais » une unité de coordination nationale contre la criminalité faunique dont il prendrait personnellement la tête. L’urgence de la situation et de la requête s’appuie sur des données qui indiqueraient selon eux, que la population des éléphants présents dans les forêts et les savanes d’Afrique centrale risque de bientôt disparaitre si rien n’est fait. Dans l’esprit de ces organisations et du WWF, il est question pour le Cameroun d’adopter une attitude zéro contre la corruption dans le domaine, renforcer l’application effective de la loi, faire un audit indépendant des stocks d’ivoire saisis et les détruire, renforcer la collaboration frontalière et enfin initier un dialogue avec les pays consommateurs
Au-delà des considérations purement faunique, un cri d’alarme se fait de plus en plus entendre pour dire que derrière le trafic de l’ivoire se cache le financement induit des rebellions et donc de l’instabilité des pays concernés. En 2012 lorsqu’on découvre le massacre de plus de 200 éléphant dans le parc de Bouba Djida dans l’extrême nord du Cameroun, l’émotion est à son comble et le gouvernement camerounais appuyé par la coopération britannique, Française et américaine organisera une riposte pour faire reculer les auteurs du drame. Mais ces organisations indiquent que cela reste encourageant mais insuffisant. La difficulté d’embrasser ce problème doit cependant faire face à la complexité même de l’animal à protéger. Les éléphants dans la savane ou dans la forêt possèdent des territoires extrêmement vastes et difficiles à couvrir. Dans le même angle lorsqu’on a pu identifier et suivre un groupe d’éléphant, il demeure très complexe de circonscrire leurs mouvements en raison de leurs tailles, leurs forces et leurs caractères. De plus il n’existe pas à proprement parler des études claires et précises qui puisse servir de base à la gestion des éléphants qui ont souvent aussi été à l’origine de certains drames dans des communautés paysannes, avec des destructions de cultures ou de récolte. A côté de cela les différentes informations qui évoquent l’existence probable de liens avec le financement de rébellion restent peu soutenues par des indications précises sur les partages de part dans le gâteau de 10 milliards de dollars attribué au trafic illégal de l’ivoire. « Tout cela est vrai mais une chose est sûr le massacre des éléphants est une réalité. Bien sûr on peut tourner en rond et attendre de voir un jour les éléphants disparaître à leurs tours comme d’autres espèces. Les fournisseurs sont connus, les filières et les consommateurs le sont aussi. Si les dirigeants le veulent, ils peuvent trouver des solutions à ce problème », a fait savoir Leonard Usongo Chef de projet à l’UICN au Cameroun. Un conseil des dirigeants de la CEEAC est annoncé bientôt et sera l’occasion relancer les discussions sur le sujet. Pour le WWF l’heure n’est plus aux résolutions, il faut agir, et très vite
