Les investisseurs dans les secteurs agricole et des hydrocarbures sont dans une période de bonnes perspectives. Seul le sucre suscite quelques inquiétudes.
Soulagement chez les producteurs de cacao au Cameroun. Pour la mi-saison, les prix sur les marchés de la région du centre ont connu une légère amélioration. De 950 FCF, il y a quelques semaines encore, les vendeurs reçoivent désormais et ce depuis quelques jours, jusqu’à 1150 FCFA sur le kilogramme. Une remontée des cours qui est intervenue parce que les planteurs peu satisfaits des prix pratiqués au mois de mai 2011, ont décidé de réduire la quantité de fèves disponible sur le marché.
Dans la ville de Bafia l’un des plus grand Pôle de vente de Cacao au Cameroun, de nombreux intermédiaires accourent pour ne pas être en rupture de produit. Les prix pourront encore monter, si la demande continue de croître comme cela semble être le cas, a fait savoir un vendeur de cette matière première. La production du Camerou, la cinquième au monde, a atteint les 200 000 tonnes en 2010. La campagne 2011 promet de meilleures fèves et un rendement plus élevé. La qualité des semences et un climat favorable, ont permis aux planteurs de faire une bonne culture. En plus le géant ivoirien (1 millions de tonnes) malgré la fin de crise, tarde encore à revenir de façon pertinente sur le marché. Ce qui laisse pour le moment un peu de marge aux petits producteurs qui ont fait leurs preuves entre temps.
Le cacao réjouit, le sucre inquiète
Alors que le cacao s’améliore c’est à nouveau le sucre qui suscite des inquiétudes. Mercredi 15 juin 2011, la radio nationale (CRTV) annonçait que le gouvernement avait l’intention d’en importer pour faire face à la montée des prix sur les différents marchés du Cameroun. De nouvelles concertations avec les opérateurs du secteur sont annoncées au niveau du ministère du commerce. Cette administration accuse les acteurs de la filière de provoquer la hausse des cours au moyen de la spéculation. Pour faire face à la crise, 10 000 tonnes de sucre seraient arrivés au port de Douala. Le gouvernement envisage de les revendre à 650 FCFA le kilogramme. Au début de l’année 2011, des responsables de la SOSUCAM, la principale société sucrière du pays à capitaux publics, avaient fait savoir que le déficit de sucre était le fait de la conjoncture internationale. Ce sera la quatrième année consécutive que le Cameroun est obligé de gérer des pénuries de sucre sur son marché. Une situation qui pèse lourd dans le panier de la ménagère.
De nouveaux jours pour le gaz et le pétrole
Du côté des hydrocarbures tout semble aller pour le mieux. L’entreprise Victoria Oïl an Gas (VOG) confirme le début de la commercialisation du gaz de Logbaba dans la périphérie de Douala, la capitale économique camerounaise, pour le quatrième trimestre de 2011. Comme prévu par la compagnie, les travaux de construction des conducteurs qui permettront l’acheminement du gaz vers les clients ont déjà débuté. C’est une entreprise de droit camerounais, Austin Maritime (AM), qui a la charge de cette phase des opérations. L’entreprise a aussi débuté la construction des infrastructures d’exploitation sur site, des travaux devraient s’achever d’ici fin juin 2011. Les perspectives d’exploitation s’annoncent bonnes pour l’économie. 11 entreprises auraient déjà formellement donné leurs accords pour l’achat des premiers mètres cubes. On en sait aussi un peu plus sur le prix de commercialisation. Près de 50 000 FCFA, l’équivalent en gaz d’un baril de pétrole, avec la possibilité d’utilisation complète. Les réserves prouvées font état de l’existence d’une équivalence en gaz près de 35 millions de barils de pétrole à Logbaba. Une nouvelle activité qui devrait avoir un fort impact sur l’économie locale, avec la réduction de la facture énergétique dans les industries et aussi une forte création d’emploi.
Dans la rubrique pétrole, c’est le groupe BowLeven, une entreprise écossaise qui confirme les bons résultats sur le forage de son puits Sapele-1. Selon des informations rapportées par des médias financiers britanniques, l’état actuelle de la découverte permettrait de pouvoir extraire jusqu’à 3101 barils de pétrole par jour et une quantité tout aussi importante de gaz naturel. La différence avec le gaz découvert sur le site de Logbaba, est que celui découvert par BowLeven de source fossile, est facilement liquéfiable. Si cette option était choisie, le prix du butane ménager pourra connaitre une tendance à la baisse dans un avenir très proche. Des travaux supplémentaires sont encore à faire, mais Kevin Hart, le manager général de cette entreprise est optimiste: Nous sommes encouragés par les résultats que nous avons obtenus de nos fouilles sous-marines. Mais c’est au terme de tous les travaux de vérification que nous aurons un avis définitif sur le potentiel des réserves que nous pourrons exploiter, a -t-il fait savoir dans un communiqué. Après plusieurs mois de fouille, c’est en décembre 2010 que l’entreprise avait confirmé la présence de pétrole sur ses puits d’explorations. Une perspective réjouissante. L’apport en devise du pétrole au Cameroun a considérablement baissé, alors que les besoins en devise pour son importation ont considérablement augmenté ces dernières années.
