Cet homme en robe noire qui s’est lancé dans la course à la présidentielle s’est aussi découvert des talents de musicien
Du haut de son mètre 90 et ses 110 kilogrammes, la cinquantaine bien remplie, Me Jean de Dieu Momo respire visiblement la pleine forme. Un trop plein d’énergie qu’il sait partager entre ses multiples occupations (professionnelle, politique et musicale) et sa grande famille. Originaire de Bafou dans la région de l’ouest du Cameroun, il est marié à deux femmes donc une tanzanienne – rencontrée lors de son séjour à Arusha en tant qu’avocat au Tribunal pénal international (Tpi) – qui ont fait de lui l’heureux père de ses 10 enfants. Vigoureux défenseur des droits de l’homme, ce fils de deux artisans tailleurs est avant tout avocat au barreau du Cameroun puis au Tpi pour les nations unies au Rwanda depuis 2006. C’est d’ailleurs dans ce pays qu’il a convolé en 2e noce. Au Cameroun sa notoriété s’est davantage agrandit avec l’affaire des 9 disparus de Bépenda à douala dans laquelle il s’est révélé être un activiste et virulent dénonciateur de la violation des droits de l’homme, il n’est de ce fait pas le moins connu des candidats à la prochaine élection présidentielle au Cameroun. Mais où se situe la cassure entre sa robe de juriste et le profil de chef de l’état auquel il aspire ?
De la barre à la présidence en chantant
Je voudrais préciser que je n’ai pas retourné ma robe d’avocat, je la porte toujours mais je veux désormais agir autrement, la robe de l’avocat c’est pour la défense des opprimés. C’est pour cela et il faut comprendre que je parle de la défense des opprimés dans un contexte normal en justice, maintenant j’arbore toujours cette robe pour aller en politique parce qu’il s’agit toujours de la continuité de mon action mais cette fois – ci dans un autre domaine visant néanmoins le même objectif. L’avantage ici est que c’est moi qui donne des orientations et par conséquent la sentence sous forme de décision déclare celui qui se voit déjà chef de l’état. Depuis le 09 du mois de juillet dernier, Me Jean De Dieu Momo est officiellement le candidat des Patriotes démocrates pour le développement Cameroun (Paddec), ses maîtres mots armée et agriculture : l’armée camerounaise qui existe aujourd’hui doit être reformée pour en faire une armée patriotique au service du peuple, nous savons qu’elle est profondément divisée, il y a dedans les pauvres de l’armée et les riches de l’armée. Nous allons également reformer les missions de cette armée par exemple le génie militaire va contribuer à la construction et à la réhabilitation des routes, à mettre les ponts pour accéder aux plantations. J’entends aussi créer le génie agricole qui devra faire des grandes plantations dans le noun, dans l’est, dans le nord. Un programme politique que l’avocat défend bec et ongles. Et pour joindre la parole à l’acte l’aspirant président de la république s’est doté d’un matériel impressionnant pour battre campagne. Depuis le début de ces hostilités Me Jean De Dieu Momo se sert aussi de sa guitare pour ventiler son message car il faut le dire cet avocat devenu homme politique est aussi musicien ; d’ailleurs son unique album distille des messages qui condamnent le régime en place. Il espère de ce fait sensibiliser la majorité d’électeurs.
