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Mémorandum à l’endroit du Président de la République

Pour une révision de l'organisation de l'examen d'entrée en stage d'avocat Excellence Monsieur le Président de la République, Vu la…

Pour une révision de l’organisation de l’examen d’entrée en stage d’avocat

Excellence Monsieur le Président de la République,
Vu la constitution de la République du Cameroun ;
Vu la loi n° 90/059 du 19 décembre 1990 portant organisation de la profession d’avocat ;
Vu le décret n° 91/305 du 4 juillet 1991 portant organisation de l’examen d’aptitude au stage d’avocat;

Nous membres et sympathisants de l’Association des Juristes Aspirant à la Profession d’Avocat en abrégé AJASPRA, venons par le présent porter à votre bienveillante attention, la situation exécrable qui prévaut dans notre pays depuis plus d’une décennie relativement à l’organisation de l’examen d’entrée en stage d’avocat. Excellence Monsieur le Président de la République, l’examen d’entrée en stage d’avocat dans notre pays est devenue un véritable serpent de mer qui se déroule au gré des humeurs et des intérêts égoïstes de certains de nos compatriotes. La preuve, sept longues années se sont écoulées entre les deux dernières sessions. Bien plus, la cuvée 2007 n’a vu l’examen de sortie organisé que 3 ans après l’entrée en stage alors que suivant l’article 11 de la loi susvisée, «L’avocat stagiaire effectue un stage de deux ans à compter de la date de sa prestation de serment …».

Votre Excellence, depuis votre accession à la magistrature suprême, vous vous êtes résolument engagé dans la lutte acharnée contre le chômage des jeunes. C’est ainsi qu’à l’occasion de la fête de la jeunesse pour le compte de cette année 2011, vous avez solennellement annoncé le recrutement massif de 25 000 jeunes dans la fonction publique et instruit vos collaborateurs à cet effet. Cette initiative louable aura un impact incommensurable sur le taux de chômage actuel. Toutefois Excellence, ces efforts mériteraient d’être élargis aux professions libérales en l’occurrence, la profession d’avocat où de nombreux jeunes formés dans les universités camerounaises et d’ailleurs, pétris d’expérience et de compétence, attendent indéfiniment sans statut aucun dans les cabinets d’avocats et ailleurs, l’organisation d’un éventuel examen.

Pourtant la loi n° 90/059 du 19 décembre 1990 portant organisation de la profession d’Avocat et son décret d’application n° 91/305 du 04 juillet 1991 portant organisation de l’examen d’aptitude au stage d’avocat disposent pour l’un en son article 5 alinéa 5 et 6 que nul ne peut exercer la profession d’avocat s’il ne produit: «Le certificat d’aptitude à la profession d’Avocat» et a «prêté le serment prévu à l’article 15 » du même texte, et pour l’autre en ses articles 1er et 6 que: «L’examen d’aptitude au stage d’Avocat a lieu chaque année au mois de décembre» et que «le Conseil de l’Ordre des Avocats, après avoir vérifié la régularité des pièces fournies, transmets un exemplaire de chaque dossier au Ministre de la Justice au plus tard le 15 novembre». Excellence Monsieur le Président de la République, rien ne justifie la violation de ces dispositions pertinentes d’ordre public de notre législation dont vous êtes le garant. L’application de cette loi tombée en désuétude permettrait de résoudre l’épineuse question de la représentation et de l’assistance équitable des justiciables devant les juridictions et unités de police et par ailleurs, faciliter l’accès à la justice.

En outre, l’accès de ces nombreux jeunes à la profession d’avocat fera nécessairement d’eux des véritables acteurs de la vie économique de notre pays. Dans un passé récent, nous avions entamé sans succès des démarches auprès de certains de vos collaborateurs ainsi qu’auprès de nos parrains. Il ressort de ces entretiens que les uns et les autres se rejettent les responsabilités. Excellence Monsieur le Président de la République, c’est au vu de tout ce qui précède que nous vous saisissons en dernier recours à l’effet d’instruire vos collaborateurs afin que l’examen d’entrée à la profession d’avocat soit organisé en 2011. En le faisant, vous aurez engagé, comme à votre habitude, un véritable pari gagnant pour la cohésion sociale, la lutte contre la pauvreté et le chômage des jeunes.

Dans l’attente de l’organisation dudit examen pour l’année 2011, nous vous prions de bien vouloir croire Excellence Monsieur le Président de la République, l’assurance de notre parfaite considération.

Chuekou Valentin
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