Des agents appartenant aux forces de l’ordre ont été déployés autour des édifices publics et autres lieux de rassemblement de la capitale politique camerounaise
Les dispositifs sécuritaires ont été renforcés, vendredi, 04 mars 2016, dans la capitale camerounaise, qui fait « l’objet d’une menace terroriste », selon un document du ministère de la Défense (Mindef).
Des agents appartenant aux forces de l’ordre ont été déployés tout autour des édifices publics et autres lieux de rassemblement tels les mosquées et les marchés, en soutien aux forces déjà sur place, a-t-on constaté.
Sur le site du département ministériel cité, les voitures des civils sont désormais interdites d’entrée, jusqu’à nouvel ordre.
« Désormais tout le monde gare son véhicule à une distance d’environ 200 mètres du ministère, descend à pied et passe au détecteur de métaux avant d’entrer dans le ministère », informe un agent de l’ordre rencontré à l’entrée.
Les motifs de ce renforcement de la sécurité sont liés aux informations reçues par les autorités camerounaises.
« Selon des informations en notre possession, au moins une dizaine de kamikazes membres de Boko Haram auraient réussi à entrer à Yaoundé. Ils seraient entrain de préparer un attentat terroriste dans notre capitale », informe une source sécuritaire à Anadolu, sans donner plus de détails.
Face à cette probable menace, le ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo, a signé jeudi, 03 mars 2016, une note adressée à tous les hauts responsables en charge de la sécurité.
Le document, suggère de renforcer les mesures et la présence sécuritaire dans les environs des établissements militaires, notamment, les casernes, l’hôpital militaire et le ministère de la Défense.
Le ministère de la Défense appelle aussi « à la vigilance et prévoit une présence sécuritaire renforcée dans les quartiers sensibles, tel que le quartier musulman la Briqueterie ».
Le Grand Imam de Yaoundé, Cheick Ibrahim, a précisé « dans le quartier de la Briqueterie, nous sommes en alerte depuis plus d’un an. Nous avons nos comités de vigilance déployés dans le quartier et notre réseau d’informateurs dans les mosquées ».
« Nous travaillons en collaboration avec les forces de maintien de l’ordre que nous alertons dès qu’il y a un nouveau visage dans une mosquée », a-t-il ajouté.
Ces appels à la vigilance ont été diffusés quelques jours avant le 08 mars, journée internationale de la femme qui se célèbre en grandes pompes au Cameroun.
Selon des sources sécuritaires, toutes les dispositions seront prises pour que « la grande fête des femmes se passe bien ».
« Parmi ces dispositions, nous inviterons les uns à veiller sur les autres et à dénoncer toute personne suspecte », renseigne une des sources.
« Les responsables des hôtels, des supermarchés, des agences de voyage et de tous les lieux de regroupement ont reçu des instructions fermes. Tout le monde doit être soumis au détecteur de métal. Tous les bagages doivent être fouillés », indique une seconde source.
« Nous avons également mis à la disposition du public, un numéro de téléphone gratuit sur lequel on peut appeler à tout moment pour dénoncer tout ce qui parait suspect », ajoute la même source.
Plusieurs autres capitales ont déjà été affectées par les attentats terroristes, à l’exemple de N’djamena, Lagos,Ouagadougou ou encore Paris. Mais jusqu’à présent, la capitale camerounaise ainsi que les villes éloignées de la frontière n’ont pas été touchées.
Seules les localités frontalières avec le Nigeria (dans l’Extrême Nord du Cameroun) sont pour l’instant sujettes aux incursions des membres du groupe terroriste nigérian Boko Haram.

Droits réservés)/n