Le président récemment réélu du Cameroun a invité ses concitoyens à tourner la page de l’élection et à joindre leurs forces pour l’avenir
Réponse voilée aux détracteurs
Paul Biya dont la réélection à la présidence du Cameroun a été confirmée par la Cour Suprême le 21 octobre dernier, s’est adressé à la nation mardi 25 octobre dans la soirée. Une première sortie depuis la proclamation des résultats. Le président Biya a tenu à faire entendre que sa présence de nouveau à la tête du pays, était le fait de la volonté du peuple. De manière souveraine, en toute liberté et en toute transparence, vous avez décidé de me confier à nouveau la charge de Président de la République, a fait savoir Paul Biya en tout début de son discours. Une réponse peut être, aux commentaires d’illégitimité qu’on attribue dans certains média locaux, à sa réélection. Il aussi présenté au passage le sens démocratique de sa présence à la tête de l’Etat aujourd’hui. Elu de la Nation tout entière selon les termes de notre Loi Fondamentale, je félicite tous mes compatriotes qui, quelles que soient leurs convictions, sont allés voter et ont ainsi accompli leur devoir électoral. En se rendant aux urnes dans le calme, ils ont, une fois de plus, manifesté leur sens des responsabilités et leur attachement à la démocratie, a-t-il ajouté. Sur l’apaisement, Paul Biya s’est voulu rassembleur, invitant le peuple camerounais suivre la « nouvelle dynamique », en vue de rendre effectif son programme des « grandes réalisations ». C’est ensemble que nous ferons des Grandes Réalisations, des Grandes Réussites, a-t-il fait savoir. Il a ainsi représenté des chantiers déjà évoqués lors de la campagne. Nous allons faire du Cameroun un pays émergent c’est-à-dire un pays doté d’institutions démocratiques consolidées, pourvu d’une croissance soutenue et durable, fondée sur la justice sociale a-t-il rappelé, ajoutant à cela le démarrage des grands travaux et la lutte pour l’égalité des genres.
Calmer une opinion publique divisée
Même s’il remercie au passage les militants de son parti et tous ceux qui l’ont voté, Paul Biya a fait savoir que désormais personne ne sera exclu de son projet de société. Où que vous soyez, quelle que soit votre place dans notre société, je vous demande de vous mobiliser pour qu’ensemble nous le relevions, ce défi, et que nous continuions à avancer dans la voie de la démocratie et du progrès social a-t-il déclaré. Le discours du président réélu du Cameroun intervient alors que depuis la confirmation de son élection, des messages de félicitation en provenance des autres pays tardent à arriver. Dans l’opinion publique générale au Cameroun, ils sont plusieurs à partager l’idée selon laquelle des puissances occidentales, l’Amérique et la France en tête, ne seraient malgré toutes les apparences, plus d’accord avec la présence de Paul Biya à la tête du pays. Après avoir déclaré que l’élection présidentielle au Cameroun s’était déroulée «dans des conditions acceptables», les portes parole de la France ont modifié leurs positions en parlant de «nombreuses défaillances et irrégularités», après la proclamation définitive des résultats. Une attitude appréciée par l’opposition, alors que du côté du régime au pouvoir, on exprime clairement de la gêne à accepter que «certains se croient obligés de donner des leçons». Paul Biya sans rentrer dans la polémique a semblé vouloir recentrer le débat en l’orientant vers l’avenir. Selon les chiffres proclamés par la Cour suprême, le président camerounais qui entame à 78 ans un nouveau mandat de 7 ans, l’a emporté avec 77,9% devant son principal challenger John Fru Ndi (SDF) (10,8%) et les autres 21 candidats
